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Shangols
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11 septembre 2019

Hannah et ses soeurs (1986) de Woody Allen

J'ai toujours eu un petit faible pour ce Woodyhannah_et_ses_soeurs_1_...

Dans la série allénienne "comédie romantique à New York" une sorte d'équilibre est trouvé. Par la suite seul Maris et femmes peut rivaliser.

De quoi parle Hannah ? Du temps qui passe (scène magistrale chez la parents d'Hannah), du temps qui froisse (Hannah et son mari se retrouvent rarement en phase), du flirt (Woody est le plus grand pour filmer une scène dans une librairie), du bonheur de tomber amoureux même si après les très hauts il y a toujours un très bas (Lee et le mari d'Hannah), de Thangsgiving, rituel familial qui rythme le film, des saisons qui passent à Central Park, de la Mort (Woody plus hypocondriaque que jamais), de la religion (En plein doute, Woody veut s'essayer au catholicisme et quand il revient chez lui,  il sort de son sac en papier craft marron, un crucifix, une image biblique et du pain de mie... il essaierait bien les Hare Krishna mais vous l'imaginez chauve en pyjama ?). Sans esbroufe (on n'évite pas quand même les réwoodymiaparties de la mort : "Je perds les sons aigus dans mon oreille droite, docteur, bon ben j'irai plus à l'opéra." ; "Je peux pas t'expliquer ce qu'étaient les nazis, je sais même pas me servir d'un ouvre-boîte"), avec une trés légère nuance de tristesse mais surtout une grosse dose d'optimiste (A la fin chacun semble avoir trouvé son compte dans l'aventure).

Il y a vraiment ici du Woody à son tout meilleur. [Décidément pas facile d'écrire quand on a un Proutouie sur les genoux, la tête sur le bras droit...]   (Shang - 08/03/06)


hannah-sisters-large

Hommage aux premiers temps de Shangols avec ce message, venu du fond des âges, du Shang encore frais comme l'agneau qui venait de naître (et son mythique Proutouie). En même temps que coup de chapeau à nos premières amours, celles du Woody des années 80 qui ont forgé une bonne part de notre cinéphagie. Retour aujourd'hui sur Hannah et ses Soeurs, fleuron de mon passé, jalon de ma vie, pierre blanche de ma biographie... qui aujourd'hui, je dois l'avouer, m'a un peu laissé entre deux eaux... Attention, hein : un Woody de 1986 sera toujours meilleur que l'essentiel des films américains d'aujourd'hui, et surtout des Woody récents. On se marre bien devant ce film qui, comme le dit Shang, aligne les dialogues brillants, les répliques one-shot hilarantes et les subtilités avec une constance irréprochable sur les 100 minutes. Il y a toujours ce charme indéniable, ces tons pastels qui doivent autant à Tchekhov qu'à Bergman, cette immense douceur et cette attention aux tout petits battements du coeur de ses personnages, surtout féminins, cette mélancolie constante que vient démentir un sens du gag imparable (cette fois plus feutré, mais bien présent). Il y a ces trois magnifiques personnages : Mia Farrow, la soeur qui veille sur tout son petit monde, quitte à se perdre et à oublier de séduire son mari ; Barbara Hershey, femme très belle, qui accapare l'attention mais se perd elle aussi auprès d'hommes-amphytrion pleins d'orgueil (Max von Sydow, le Mâle allenien dans toute sa splendeur, vain et enfantin) ; Dianne Wiest, qui a incontestablement des réminiscences de Diane Keaton, fofolle attachante. Et en face d'elles, les hommes, petits, veules, Michael Caine en amant éploré, en bourgeois qui ne se rend pas compte de son bonheur et veut s'émanciper alors que sa femme Hannah est à portée de main ; et Woody Allen lui-même, véritable condensé de maladies imaginaires en tout genre, névrosé et déprimé chronique, dans son rôle habituel finalement. Tout ce petit monde valse dans les couleurs automnales d'un Manhattan superbement filmé (il faudra faire un jour un essai sur l'architecture chez Woody), c'est parfaitement écrit, d'une douce chaleur, agréable comme un bain chaud légèrement parfumé au citron...

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Mais pour cette fois, quelque chose m'a un peu lassé dans ces élans du coeur. Peut-être que le film a trop vieilli, et que ces atermoiements bourgeois pas très graves ont perdu de leur intensité. Peut-être que le cinéma de Woody, celui de cette époque en tout cas, a fait ses preuves, et, trop copié (y compris par l'intéressé lui-même), finit par être attendu. Peut-être que le sujet, en mode mineur, s'assume réellement comme mineur, coincé entre l'expérimental Rose pourpre du Caire et l'autobiographique Radio Days, comme une récréation charmante mais sans envergure, ou comme une énième version du même film. Peut-être aussi que ce style-là accuse son âge et son appartenance à un autre temps, où on pouvait faire du cinéma "pas important" et avoir du fric pour le faire. Woody démodé ? Je n'ose y croire, et je vais de ce pas regarder toute sa filmographie pour vérifier ce sentiment un peu en demie-teinte. Je vous tiens au courant.   (Gols - 11/09/19)

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Commentaires
G
Confirmation : un des meilleurs Woody, avec 25 autres pour le moins, non ?
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S
Mon Allen préféré, un grand grand film !
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