Goyokin, l'or du Shogun (1969) de Hideo Gosha
Une jeune femme de retour d’une balade dans la neige retrouve son village déserté et infesté de corbeaux qui foutent la trouille (on en reconnaît d’ailleurs certains déjà oscarisés pour Les Oiseaux)… La rumeur est que les 30 pêcheurs ont été « enlevés par les Dieux »… On commence à se croire dans un épisode des 4400 et moi, à qui on la fait pas, je me dis que c’était sûrement la mousse de saumon qui n’était pas fraîche ou la Suntori qui était trop tiède… Et ben, en fait, pas du tout : ils ont été massacrés, ouais, après qu’on leur a volé l’or qu’ils avaient trouvé dans un bateau échoué – tout ça à cause d’un enculé de shogun qui veut acheter 10 000 boisseaux de riz - on voit pas trop ce que cela représente en sachets Uncle Ben’s mais ça doit faire pas mal quand même… Ensuite ?… On assiste à une pauvre pochade où il y a des coups de sabre dans tous les sens et dans des conditions climatiques plus désastreuses qu’à Nagano…
Et pourtant, et pourtant, ce film est présenté comme un film historique de la TOHO aussi bien au niveau de la forme (utilisation d'une nouvelle caméra américaine, une première) que sur le fond (le film de samouraï (le Chambara) est souvent comparé au Western ; Goyokin serait à rapprocher de la mode des westerns spaghetti [Mais bon si je dis que c’est un film de Samouraï riz, je vais encore passer pour un con] et le film constituerait une ode funèbre au mythe de l’esprit chevaleresque des samouraïs – il aurait même inspiré Pale Rider à Clint Eastwood mais j’ai pas réussi à la joindre. Ben ouais, et alors, ça prouve quoi… ?
Ce serait facile de dire que le film est raté parce que le héros porte les chapeaux les plus ridicules de l’histoire du cinéma ou parce que l’actrice principale – une pute au grand cœur - a non seulement de faux airs de Moni
ca Bellucci et joue bizarrement aussi mal qu’elle… Mais comment expliquer par exemple que le héros, ligoté des pieds à la tête, enfoncé profondément dans une crevasse avec un clou dans la bouche se retrouve dans le plan suivant sautant d’un arbre !!!!!! Mon ami lozérien va encore me dire : « C’est ça le cinéma, mon petit bonhomme ! » Oui et ben moi, je te propose de te ligoter, de t’enfoncer profondément dans la neige sur les hauteurs de Pélouse [Lozère] avec un CPE entre les dents ET ON VA VOIR SI TU FERAS ENCORE LE MALIN !!!!!!!!! C’est vrai quoi ça suffit maintenant. Putain on va où là !!!!????
Certes pour l’anecdote il semblerait que Tastuya Nakadaï et Toshiro Mifune aient pris l’habitude de se déchirer ensemble au saké avant de se foutre sur la gueule – ce dernier partant définitivement après le 2ème jour de tournage [un peu comme B-----n hier soir après la 2ème Guang Ming, le truc le plus dangereux en Chine après la grippe aviaire et les mines de charbon]… Enfin bon (et remarquez bien que je peux avoir tort) je suis passé complètement à côté de ce film en me demandant constamment où était passé le réalisateur de The Sword of the Beast où les scènes magiques s’enchaînaient… je n’ai vu ici qu’une pâle série B (et je préfère autant les films sans prétention de Seijun Suzuki) qui prend des grands airs en convoquant les 5 éléments – on a vu ce que cela donnait avec l’autre… Le seul truc qui me rassure c’est que Christopher Gans a crié au « chef-d’œuvre », ce qui apporterait bien la preuve que ce film ne soit pas une grande réussite. Ce film, sorti dans la collection "Les Introuvables", avait tout intérêt à le rester.