La Secrétaire (Secretary) de Steven Shainberg - 2002
Eh bien pour continuer ce blog nouveau-né mais déjà culte, Secretary de Steven Shainberg. Ici, pas de sabre en bambou (on voit pas la quequette de Spader, remarquez, on aurait peut-être des surprises), juste un film qui porte en travers de la gueule la mention : "bonjour, je vise le grand prix à Sundance, je suis sulfureux mais je sais rester dans les limites du bon gout, faut pas déconner hein, on va pas faire du Pasolini sinon on n'aura pas le grand prix à Sundance".
Grand Prix à Sundance, voilà un film gavant de présomption, bien cachée sous des dehors arty et indépendants. D'accord, c'est bien joué, enfin seulement par James Spader (qui a une voix formidable, d'ailleurs, je m'en rend compte), assez bien monté, on entend I'm your Man de Cohen et I will survive de Cake... Mais on rêve de ce qu'en aurait fait Ferreri: un vrai brulot, un truc qui choque, dérange, agresse. Ici, tout reste dans les limites, doucement et "américaniquement" malpoli (comme l'est mon neveu de 3 ans quand il dit "caca"). Comble de la vanité: un regard caméra qui clôt le film, comme pour dire "oullala! je t'ai choqué, hein?"... Ben non, même pas mal.
De la transgression pour mémés, comme si Alexandre Jardin décidait de devenir punk. Même avec 30 Suntory... Les américains ont encore du chemin à faire pour être incorrects.