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4 octobre 2025

La Tour, prends garde ! de Georges Lampin - 1958

On va explorer les tréfonds du cinéma français de divertissement des années 50 avec ce film de cape et d'épée d'un académisme total, qui vous proposera exactement ce que vous êtes venu y chercher : de la romance désuète, du combat au fleuret, du rire tonitruant et des costumes d'époque, le tout porté par l'immarcescible Jean Marais. Autant dire que Lampin est dans les clous, recopiant avec application tout ce qui s'est déjà fait et ce qui se fera comme films dans ce genre-là, sans jamais déborder, sans jamais tenter de mettre sa marque ou de rentrer dans l'Histoire. Il fait le job, professionnellement, anonymement : le film est d'un ennui mortel, mais pas plus que tous ceux sortis à cette époque ; et comme il bénéficie de la présence, pour son tout premier rôle, du jeune Jean-Pierre Léaud, on peut même prendre un certain plaisir à suivre les aventures trépidantes du bondissant comédien La Tour aux prises avec un complot diabolique mené par l'intendant du duc de Saint-Sever. Notre homme fait quelque peu le malin, s'attire la haine du duc qui le provoque en duel. Mais celui-ci est lâchement tué par son intendant durant le duel, et devinez qui va être accusé. Dans une course folle et quelque peu hitchcockienne, La Tour doit à la fois prouver son innocence, échapper aux hallebardes de la police et confondre le coupable. Il le fera à la la force du poignet et de l'épée, non sans en profiter pour faire des œillades à la jolie Toinon, servante qui va s'avérer être une noble. 

Jean Marais bondit, se met torse poil pour montre ses abdos, déjoue les attaques de dizaines de gardes en riant bruyamment, fait des cascades insensées, se déguise, sort ses bottes secrètes, manie la langue française en arme, roule des pelles à la dinde de service, joue des tours pendables aux coincés du bulbe de la cour de Louis XV, va récupérer tout seul des drapeaux dans le camp ennemi, ruse comme c'est pas permis, bref s'en donne à cœur joie dans ce film à lui seul consacré. C'est un festival Jean Marais, c'est-à-dire qu'on souffre un peu au niveau de la subtilité de jeu mais qu'on profite du spectacle pyrotechnique offert par le bougre, qui ne s'épargne pas. Face à lui, les autres comédiens ne sont que des faire-valoir, et se contentent de servir les caricatures de leurs rôles, du méchant con comme un pneu à la belle jeune fille au cœur pur, du félon aux dents serrées à la troupe de théâtre riche en couleurs. Et puis il y a notre JP Léaud, déjà la gouaille aux lèvres et l'étincelle aux yeux, qui promène sa petite dégaine de garnement le long de ce film qu'on aurait sûrement oublié sans sa présence. On ne peut pas dire que son talent explose vraiment, un an avant la rencontre avec Truffaut, mais il y a là, incontestablement, une présence, une gueule, un caractère. 

 

Le Roi Léaud

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