La Révolte des Séminoles (Seminole Uprising) d'Earl Bellamy - 1955
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Premier film d'Earl Bellamy, soigneux artisan qui filmera plus de 150 épisodes de séries, Seminole Uprising n'est pas déméritant mais pas glorieux non plus. On est dans le conventionnel pur et dur, dans le western de divertissement sans caractère, produit uniquement dans une optique commerciale, et le caractère débutant du réalisateur n'aidera pas à sortir ce film de son ornière traditionnelle. Mais bien luné, on peut prendre un certain plaisir à cette histoire, filmée dans les beaux paysages du Texas, pleine d'actions et de personnages relativement épais. On apprécie particulièrement le méchant de service, prêts à sacrifier femmes et enfants indiens, à envoyer son rival au casse-pipe, à rivaliser de mensonges pour parvenir à ses fins, qu'elles soient financières ou amoureuses. Un beau salopard, dont la lutte contre le pur et beau lieutenant Elliott (George Montgomery) fait tout le sel de ce film : envoyés tous deux en mission pour retrouver le farouche Black Cat, chef des Seminoles en révolte contre la politique américaine qui veut le parquer dans une réserve misérable, nos deux hommes devront jongler avec le devoir et leur rivalité : ils sont tous les deux raides dingues de la fringante fille de leur commandant (la pulpeuse Karin Booth). Elliott doit d'autre part se battre avec sa conscience : de sang mêlé, peut-être même frère de Black Cat, il est en grande partie d'accord avec la révolte de l'Indien. Cette lutte morale est elle aussi bien intéressante dans ce scénario, qui donne d'autre part sa dose d'action au spectateur du samedi soir. Ça s'envoie de la caillasse dans la gueule, ça se flingue dans tous les sens, ça se bat à mains nues, ça se poursuit tant que ça peut, vraiment ça ne s'économise pas, même si on a l'impression d’avoir vu ces scènes mille fois ailleurs. C'est un peu le problème : Bellamy semble avoir mis bout à bout des scènes qui fonctionnent d’habitude dans les westerns, sans rien y ajouter, sans grande envie, sans passion. Notons à son crédit que le film est d'une modestie totale, ne se la joue pas révolutionnaire, et se contente de nous délasser agréablement. On peut en vouloir un peu plus, mais on peut aussi se contenter de ce savoir-faire...
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