David Byrne's American Utopia (2020) de Spike Lee
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Fan de David Byrne et des Talking Heads ? Bon, pas moi, en tout cas, pas forcément, devant avouer ne connaître pas un de la vingtaine de titres interprétés ici. Mais... mais mais mais, cela n'empêche point de prendre un certain plaisir à suivre ce spectacle filmé en direct par Spike Lee, un Spike joint qui fait exploser le quatrième mur, pour ne pas dire tous les murs (aussi bien en raison de ce décor qui permet d'entrer par tous les côtés, que par cette façon de filmer la scène depuis tous les angles, que par cette sortie finale lors du dernier titre de tous les musiciens dans la salle). D'autres points positifs méritent d'être soulignés : tout d'abord cette absence totale de fils, une absence libératrice, qui permet à chacun de jouer de son instrument sans être aucunement entravé dans ses mouvements et par les diverses chorégraphies (réglées au millimètre) qu'elle permet : Byrne, entouré de sa dizaine de musicos et de ses deux danseurs, peut investir la scène sous toutes les coutures et se fait une joie de se donner en spectacle. On pourrait tout de même, en dehors de ces quelques constats sur cette forme, des plus dynamiques, faire divers commentaires sur le fond : Byrne, outre le fait d'insister sur le droit de vote que tout un chacun doit saisir (il permet d'ailleurs à chacun des spectateurs de s’inscrire automatiquement dans le hall sur une liste électorale), outre son évocation entre deux chansons du dérèglement climatique (on voit d'ailleurs chacun des musiciens quitter la salle de concert en vélo : un comportement éco-responsable, indéniablement !), fait preuve d'une volonté de "rassemblement des forces vives" tout à son honneur (de là à le nommer premier ministre en France... mouais, non) ; croyant au collectif, plaçant sa confiance en chaque individu (qui peut toujours changer, chercher à s'améliorer - lui le premier), ses chansons transmettent indéniablement des ondes positives à son public. Des chansons pleines d'énergie (il est également souvent question de mise en branle, de départ...), une énergie palpable sur scène et dans la salle : son public se lève et se trémousse au moindre air entrainant (un public qui n'a pourtant ni l'âge ni la culture de pogoter à mort, voyez, mais qui tout de même se donne, à son niveau). Bref, sans achever la chose en ayant envie de se jeter sur les compositions du gars (on ne se refait pas musicalement en deux heures...), on prend un certain plaisir à découvrir ce spectacle filmé et mis en scène avec allure et classe ; c'est toujours cela qu'on pourra reconnaître face à cette prochaine sortie Criterion (qui m'aura fait découvrir des trucs hautement improbables, c'est leur force...)
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