Un dénommé Mister Shatter (Shatter) de Michael Carreras et Monte Hellman - 1976
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Les différents incidents qui ont émaillé le tournage de ce film sont en fin de compte plus intéressants que le film lui-même, qui n'est qu'à peine signé Hellman (non crédité au générique), puisqu'il a été débarqué au bout de quelques semaines. En pleine déshérence, la Hammer tente de mixer deux genres qui ont le vent en poupe : le polar et le film de kung-fu. Soit donc un classique personnage de tueur à gage, Shatter (le fatigué Stuart Whitman), envoyé en Afrique pour exécuter un quelconque dictateur. A l'arrache, il honore sa part de contrat (il faut dire qu'il n'est guère aidé par son idée de transformer un appareil photo en flingue : un flingue simple aurait été plus indiqué à mon avis), mais quand il arrive à Hong-Kong pour recevoir ses émoluments, le ricanant méchant de service la lui fait à l'envers, refuse de payer, et lui annonce de plus qu'il est maintenant recherché par la police, le frère du dictateur et par tout ce que le territoire compte de tueurs. Heureusement notre homme se trouve un pote, qui se trouve être un maître du kung-fu, ainsi qu'une jolie fiancée pour le consoler. Ensemble, ils vont détruire le décor et la gueule de tout ce qui se met en travers de leur chemin, à grands renforts de yaaaargh et de calibres.
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Si vous êtes fan de bagarre asiatique, et si vous n'aimez rien tant que comparer les techniques de combat entre karaté, jiu-jitsu et kung-fu, vous aimerez certainement cette succession de scènes d'action pas trop mal menées. Le volontaire Lung Ti ne s'épargne pas dans les cascades et les cris de hyène dans des scènes enlevées et impressionnantes, qui volent sans problème la vedette au héros, dépassé par cette jeunesse virevoltante. Parlons-en de ce héros : un bloc de lose-atitude, franchement, même si on soupçonne que le scénario ne s'en rend pas compte. Tout ce qu'il entreprend est voué à l'échec, depuis l'assassinat du dictateur au départ jusqu'à la résolution du film, où il perd toutes ses plumes dans la bataille ; entre temps, il se sera fait péter la gueule plus souvent qu'à son tour, humilier par les vilains (dont un Peter Cushing qui cachetonne), ou mettre dans de sales draps par l'essentiel de la distribution. La gueule de chien battu du comédien participe au ridicule de ce personnage qui manque de classe, d'envergure, de charisme. Le tout est filmé bien dans les règles du film d'action de ces années-là, musique funky et zooms intrépides de rigueur. On errera à la recherche de la patte du réalisateur de The Shooting sans trouver de quoi se sustenter, et on terminera la chose dans l'indifférence quasi-générale, assoupi sous l'académisme paresseux de ce produit de manufacture.
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