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14 juin 2025

Mountainhead de Jesse Armstrong - 2025

Un jeu de massacre sur les riches réalisé par l'auteur de Succession ? Vous pensez si on prend, tant le bonhomme excelle à portraiturer ce milieu des hommes d'affaires multi-millionnaires, leurs petitesses, leurs névroses et leurs sombres machinations fratricides. On envoie donc ce film avec l'espoir d'y voir comme une nouvelle saison de la chef-d'oeuvresque série, se frottant les mains devant le pitch : quatre copains de toujours, ayant tous réussi dans le domaine de la high-tech ou des finances, sont arrivés à sa caler un petit week-end dans la villa isolée en montagne de l'un d'eux. Au programme, fête entre hommes, poker, balades dans la neige, discussions sur les tendances de la Bourse, et surtout auto-glorification. Il importe d'être plus friqué que les autres, et leur rituel d'intronisation du plus riche ressemble à un de ces jeux de gamins où on cherche à savoir qui a la plus grosse. Mais alors qu'ils viennent de s'installer, des nouvelles alarmantes leur parviennent. L'application lancée par l'un de ces grands patrons, à base d'IA sans frein et de fake-news, est en train der semer le chaos dans le monde. Le week-end se transforme en bilan, puis en comédie cruelle autour de ces adulescents immatures et vaniteux. 

Un scénario de velours pour cet observateur des grands milliardaires de ce monde. Dialogues ciselés même si souvent incompréhensibles pour le béotien en libéralisme, acteurs impliqués (dont Steve Carell et Jason Schwartzman), clinquant du décor de cette sublime villa perdue dans la neige : au départ on apprécie plutôt, même s'il y manque l'ampleur shakespearienne de Succession. Mais peu à peu la machine se grippe. A force de ménager la chèvre et le chou entre admiration franche pour cet univers et critique politique, Armstrong finit par poser son film entre deux chaises pas très confortables. Il fustige l'obscénité, la vulgarité, le cynisme de ces garçons mais on sent bien aussi qu'il adore ce milieu. La critique sociale se change peu à peu en farce policière maladroite et pour le coup assez mal écrite, trois d'entre eux se mettant en tête d'assassiner le quatrième. Tout ça au final apparait trop déconnecté de la réalité, pas très crédible, malgré l'avalanche de termes techniques souvent sibyllins. Armstrong n'arrive pas à faire une comédie qui soit drôle, n'arrive pas non plus à donner un état du monde qui arrive à nous révolter : on regarde ces personnages s'agiter dans leur univers comme des poissons dans un bocal, sans éprouver grand-chose, enseveli sous un rythme trop hystérique, une ambiance mal assumée (cette révolte qui gronde aux portes du château reste lointaine, sans danger). Et on quitte la chose bien déçu. 

 

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