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12 juin 2025

Le journal Asahi brille (Asahi wa kagayaku) de Kenji Mizoguchi et Seiichi Ina - 1929

Non, on ne lâche rien de nos odyssées, et on ne mourra pas tant qu'elles ne seront pas bouclées (ce qui, pour celle sur le western, nous prévoit une longue vie). Bon, c'est vrai que sur certains cinéastes, on en est à dénicher des trucs franchement improbables. J'ai ce qu'il vous faut avec Asahi wa kagayaku, un film de commande de 1929, inachevé et de toute évidence pas passé sur le banc de montage, du tout jeune Mizoguchi (alors 138 films seulement à son actif). Il s'agit de mettre en valeur le journal Asahi et de valoriser l'abnégation, l'énergie et le courage de ses envoyés spéciaux, courant le monde pour traquer les nouvelles au risque de leur vie, et les petites mains qui fabriquent le canard, depuis la presse jusqu'à la livraison en avion dans votre boîte aux lettres. Bien. Mizo ne s'épargne pas lui-même et applique tout ce que le cinéma de propagande lui a appris en terme de rythme, de contre-plongées louangeuses et de lyrisme. Nul besoin de pratiquer un japonais courant pour comprendre le film malgré les intertitres : on comprend bien que le journal Asahi, il est super, et que pour avoir le loisir de le consulter tranquillement dans votre boudoir à l'autre bout de l'île, il en a fallu, du boulot. Le gars filme les guerres, les tragédies, les grands exploits sportifs, avec un bon sens du spectacle (le journaliste qui prend des notes en pleine tourmente), et répond à la commande avec beaucoup de bonne volonté.

On n'est pas dans le niveau des Amants crucifiés, on va pas se le cacher, mais on note pas mal d'éléments sympathiques là-dedans : le goût de Mizoguchi pour les machines, avec ces énormes rouleaux d'imprimerie qui tournent (possible illustration des machins du cinéma ? me poussez pas...) ; son goût également pour les trucages, avec tout le début du film consacré à la diffusion de Asahi avec ces petites planètes entourées du papier-journal (un symbole de la pellicule de film ? du calme, j'ai dit) ; son humanisme qui transparait dans son attention profonde à tous les métiers, du plus petit artisan au grand héros lanceur d'alerte ; le joli mélange entre documentaire pur et fiction, le bougre n'hésitant pas à "mettre en scène la réalité" ; le grand soin apporté au cadre. Un petit machin de derrière les fagots pas inintéressant.

 

mise sur Mizo : clique

Commentaires
T
C'est pour ce genre de texte que je viens ici tous les jours.
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G
C'est trop d'honneur, Tom, merci beaucoup.
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