Poursuite mortelle (A Lonely Place to Die) de Julian Gilbey - 2012
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Une petite réputation flatteuse est attachée à ce film d'horreur inconnu de mes services, jetons-y l’œil de rigueur. Et oublions-le aussitôt : c'est assez mauvais. Cinq potes-chair à canon partent pour un treck dans la forêt sauvage d'Ecosse, mais très vite leur enthousiasme sera douché : ils découvrent une fillette étrangère enfermée dans une trappe en pleine forêt, sans rien à manger et à boire. N'écoutant que leur bon cœur, nos amis récupèrent l'enfant et partent en quête de secours. Mal leur en prend : ils sont pris en chasse par les ravisseurs de ladite, des chasseurs pas regardants sur la loi quand il s'agit de décaniller du quidam. La folle et sanglante poursuite les emmènera jusqu'à un petit village reculé où là, les assassinats s'accumuleront vraiment. Dès le départ, quelque chose ne va pas dans ce film : sont-ce les acteurs, tous mauvais, qui réagissent systématiquement de façon illogique et irraisonnée ? sont-ce les incohérences du scénario, qui voient par exemple les héros fuir leurs tueurs en escaladant moult falaises vertigineuses et force ravins anxiogènes pour retrouver de l'autre côté les mêmes tueurs même pas essoufflés (le côté Droopy et involontairement drôle du film) ? est-ce cette fillette foncièrement antipathique que j'aurais personnellement laissée dans sa trappe ? est-ce l'échec de Gilbey pour nous faire aimer ces personnages qui sont interchangeables, pas attachants, et qui meurent dans l'indifférence générale ? est-ce la manque de clarté dans l'écriture (mais qui sont, bon sang, ces tueurs du début qui se font eux-mêmes décaniller par les tueurs principaux ?) ? Un peu tout ça, le flou scénaristique allant de paire avec le flou artistique. Pas que Gilbey soit un manchot à la mise en scène ; il réussit même correctement ses moments de violence sèche, ici en précipitant un corps dans le vide, là en explosant la tête d'une victime. Non pas que les paysages de la verte Ecosse soient dépourvus de photogénie : le décor naturel est beau, et si vous ne craignez pas les drones, au moins l’œil sera-t-il flatté à défaut d'autres organes. Mais tout ça est mal fini, monté à la truelle, joué au rabais, crédible comme le retour de la gauche et palpitant comme une nuit d'hiver à Brioude.
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