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12 mai 2025

Femmes de Tokyo (Onna no saka) (1960) de Kōzaburō Yoshimura

Je ne pense décidément que du bien de ce Yoshimura qui, même après avoir commencé sa propre carrière de réalisateur, est resté assistant d'Ozu (et ça se voit, ce plan "crucial" de quelques secondes sur des habits d'enfants est ozuesque au possible...). Il est ici question de femmes, trois jeunes femmes modernes de... Kyoto (merci pour le titre français, once again...), leur relation avec leur petit copain, leur business... Yoshimura choisit de se focaliser en particulier sur une de ses femmes qui débarque en ville en ayant hérité d'un magasin de pâtisseries très coté... Elle veut se lancer dans la confection de vêtements (elle a fait des études de modiste) mais devant le savoir-faire du maître pâtissier change d'avis : la tradition familiale a du bon et à elle de mettre la main à la pâte pour rebooster le business ; elle est jeune, pimpante, dynamique, attentive à ses employés (Mariko Okada apporte au rôle tout son peps et son sourire enjôleur) et ne tarde pas à séduire les anciens comme les nouveaux clients... Seule petite ombre au tableau : elle n'a pas, contrairement à ses amies, de fiancé... Sa mère, de passage en ville, lui présente justement un jeune artiste (Keiji Sada, dont le haut du visage me fait à chaque fois diablement penser à Tony Leung). Seule nouvelle petite ombre au tableau : il est marié et, petit détail qui a son importance, fut l'amant de sa mère. Oups. Mais l'amour, hein, l'amour est capable de surmonter tous les obstacles, non ? Je m'avance peut-être...

Yoshimura, une nouvelle fois, se focalise sur des femmes, trois jeunes femmes qui n'hésitent pas à donner leur avis sans filtre sur les hommes, trois jeunes femmes qui se questionnent ouvertement avant de sauter le pas du mariage... Akie, notre héroïne, n'est jamais avare d'avis et de conseils pour essayer d'être au plus près de ses deux amies... Et puis elle tombe à son tour dans la potion magique, et se fait très vite dépasser par cet amour... Il faut d'abord qu'elle plaise à cet homme (pas la partie la plus difficile), puis qu'elle écarte sa chère mère (c'est la partie plus diplomatique, on est déjà dans le saut en hauteur), puis qu'elle écarte l'épouse en titre (on passe au saut à la perche...), puis qu'elle soit à nouveau sûr que son homme (l'homme, ce petit animal toujours un peu craintif et lâche) veuille bien la suivre jusqu'au mariage (la fameuse épreuve du saut en longueur)... Le film, éclatant de couleurs et de dynamisme, tout à la joie de ce trio qui a tout l’avenir devant lui, va prendre un nouveau tournant chemin faisant : le flirt, ok ce n'est jamais un souci d'attirer les regards, l'amour, pas la partie la plus préoccupante tant les hommes sont faibles, quant au mariage... Argh, elles n'ont plus forcément toutes les cartes en main, et ce même si elles se montrent en général plus déterminées et courageuses que leur compagnon respectif. On est pris dans le "tourbillon Akie" dès le départ, un tourbillon qui se transforme en un petit vent de douceur à l'heure de la romance avant... de se transformer en une chaude passion dévastatrice ou en pétole ? A voir.  Des portraits de femmes très vivifiants en ce début des sixties, des femmes modernes (et ça boit du Coke et du Fanta Orange, vas-y petit !) et combattives, mais sera-ce suffisant pour faire tomber tous les murs ? L'essentiel, quoiqu'il en soit, est de garder le fighting spirit... Très belle œuvre d'un Yoshimura toujours aussi attentif à ses héroïnes.

 

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