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11 mai 2025

Espionne à Bord (Contraband) (1940) de Michael Powell

Un petit Michael Powell (Pressburger n'est jamais bien loin, simplement ici crédité au scénar) de derrière les fagots qui parvient, sans avoir sans doute la maestria d'un Hitch, à distraire malgré tout son homme, faisant montre d'un rythme soutenu et de situations tendues. La toute première chose que 'on peut apprécier dans cette œuvre est celle de prendre le temps de nous perdre, de brouiller quelque peu les pistes, notamment dans sa première partie ; ne connaissant point alors le titre français qui, lui, ne peut s'empêcher de donner une éventuelle piste (...), j'avoue avoir été dans un certain brouillard pendant ce premier quart ; un bateau danois croise dans les eaux anglaises et semble vouloir échapper à tout contrôle de sa marchandise (on part bien sûr une idée de contrebande, donc) ; les responsables anglais de la douane finissent par monter sur ce bateau danois et engage la conversation avec ce capitaine qui se montre courtois, sans que l'on sache ce qu'il cherche vraiment à vouloir dissimuler (si jamais il a quelque chose à dissimuler...) ; deux passes lui sont donnés à lui et son second pour venir faire un tour à terre et dîner avec les officiels de la douane... deux passes qui disparaissent presque dans la foulée, ainsi que le bateau à moteur attenant, ainsi que deux passagers : une femme (une chieuse qui refusait de porter son gilet de sauvetage) et un homme (un type à lunettes assez transparent à première vue...). Le capitaine est quelque peu dépité par ce coup du sort et part aux trousses des deux quidams... Il retrouve la femme, l'invite au resto (on est toujours un peu perplexe sur l'aspect policier de la chose) puis ils se rendent chez la tante d'icelle... Tante où se trouvent étonnamment des gens armés... On est toujours un peu perdu, et on attend avec une certaine impatience que ce brouillard londonien au niveau de l'intrigue finisse par se dissiper... Notre capitaine taciturne (l'excellent Conrad Veidt et sa curieuse voix robotisée des plus inquiétantes) et cette jeune femme caméléon (Valerie Hobson, dont les changements de coiffure sont radicaux) sont quant à eux juste au début de leurs mésaventures...

Des pistes brouillées comme des œufs mais une certaine énergie dès le départ qui fait qu'on n'a jamais le temps de trop se poser de questions... Dès qu'on arrive à terre, on accélère, même, à l'image de cette scène parfaitement réglée et mise en scène, scène qui se déroule dans le quartier général de la marine anglaise : la caméra, dans un savant travelling arrière, parcourt le couloir et les bureaux remplis de personnes affairées et l'on apprécie au passage ce savoir-faire d'un Powell jamais avare en petit effet de style. La séquence suivante, dans la nuit noire anglaise (c'est le couvre feu) est tout aussi originale et prenante tant l'on ne voit qu'au dernier mouvement, comme nos deux personnages principaux, ce qui les entoure... Une petite halte rocambolesque dans un resto avant que l'histoire ne s'emballe complétement : personnes louches, menaces, coups et nos deux partenaires d'un soir de se retrouver attachés l'un à l'autre dans une sombre pièce déserte. On n'est pas au bout de nos surprises devant ce film où les espions de diverses contrées pullulent ;  seule une certaine idée de la solidarité (danoise et anglaise - l'union fait indéniablement la force), pourra permettre de venir à bout des méchants. Des interrogations, du doute, du suspense, de l'action, un soupçon de romance, rien à dire, Powell fait le job et livre un petit thriller vintage doublement en temps de guerre des plus acceptables.

 

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