LIVRE : Un Perdant magnifique de Florence Seyvos - 2025
/image%2F0405316%2F20250412%2Fob_dd7c25_d291d654cc96431740f9f3a8d6bf858d656ff3.jpg)
Il se peut que Florence Seyvos ne soit l’auteur que d'un seul livre, que son inspiration ne se limite qu'à un seul livre : autant elle nous avait convaincu il y a quelques années avec sa vision très personnelle du personnage de Buster Keaton, autant elle nous a entrainé depuis sur les chemins de l’insignifiance, produisant des livres aussi inutiles que fades. Car franchement, quel est donc la fonction d'un bouquin comme Un Perdant magnifique ? On a beau le lire avec l'attention due, et même y trouver un incontestable professionnalisme dans l'écriture, une compétence irréprochable dans l'usage de la grammaire française, on a du mal à la percevoir. C'est le portrait d'un homme, complexe comme tous les êtres humains, paradoxal et sans doute un peu fou, original en tout cas, le beau-père de la narratrice : fantasque, impulsif, dépensier, bipolaire, égoïste, cet homme constitue un enfer pour sa famille par ses choix de vie incohérents et ses accès de folie. L'événement principal du livre pour prouver sa démence a lieu un soir de Noël où, alors que la famille est endettée jusqu'au cou, il est pris d'une frénésie d'achat et redécore entièrement la maison, meubles anciens et piano à queue compris. Le gars, sitôt ses coups de folie effectués, repart à Abidjan où il mène quelques affaires louches et une vie parallèle. Bref, un dingue, égoïste et mythomane, qui a une emprise néfaste sur cette famille au bord du gouffre. Plus on avance dans la lecture, plus on se dit que ce n'est pas possible que Seyvos s'arrête là, à ce portrait certes précis de ce personnage gentiment barré, que ça ne suffit pas à faire un livre, à occuper un an de la vie de l'autrice. Mais on n'ira pas plus loin. Si bien qu'on se retrouve avec un livre d'une insignifiance totale, pas désagréable mais complètement anecdotique. Quel est le projet ? Qu'a-t-elle voulu raconter à travers ce type somme toute ordinaire, ce caractère qu'on a tous quelque part dans nos familles ? L'écriture, très factuelle et simple, ne suffit pas à justifier la présence de ce bouquin sur les étagères des libraires ; quant au sujet, il s'évapore au rythme de la lecture tant il est léger.