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11 avril 2025

En route vers le sud (Goin' South) de Jack Nicholson - 1978

Ouille ouille ouille, le talent de Nicholson ne s'étend pas à toutes les activités cinématographiques, si j'en crois ce pénible et vulgaire western. Et même son indiscutable génie de jeu se perd dans ce film réalisé par lui-même, comme si, laissé ainsi en roue libre, il ne pouvait que donner libre cours à une cabotinerie fatigante. En tout cas, il tire toute la ouverture à lui, arrangeant sa "mise en scène" pour qu'il figure en gros toujours au premier plan et au centre : on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Il y avait pourtant un certain potentiel dans ce duo mal assorti que le scénario met en place : un couple formé par Henry Moon, hors-la-loi roublard et crasseux et Julia, vieille fille détentrice d'une pauvre mine qu'elle imagine remplie d'or. Pour le sauver de la potence et s'offrir une main d’œuvre gratuite, elle accepte d'épouser le lascar, et c'est parti pour deux heures d'engueulades, d'entourloupes et de vexations, ces deux antagonistes se découvrant peu à peu, dans l'adversité et l’appât du gain, une attirance qu'on pourrait bien appeler amour. Bien, on le voit, c'est cousu de fil blanc, c'est aussi profond qu'une flaque d'eau au fin fond du Texas, et les pseudo-gags qui émaillent le film sont aussi tordants qu'un week-end à Saint-Pierre-et-Miquelon. On sourit à la rigueur en regardant ce vieux macho issu des westerns virils se mettre à la botte de la jeune femme, obéissant à ses ordres et officiant aussi bien en chercheur d'or qu'en fournisseur d'orgasmes. Très avare en action, Goin'South essaye de compenser par l'humour parodique, et à ce jeu-là, Nicholson est redoutable : pas un plan où il ne surjoue pas avec force grimaces les situations, pas un plan où il ne fait pas son main face à une Mary Steenburgen dirigée uniquement pour lui servir de faire-valoir comique (elle est sérieuse comme une mormone quand lui surenchérit de clowneries). Les seconds rôles sont, eux, tout aussi cabots, de Christopher Lloyd à Danny DeVito (pas la fine fleur de acteurs bergmaniens, c'est vrai). Quant à la technique du film, on s'épate qu'elle soit aussi amateure, malgré la notoriété de son interprète et metteur en scène : image immonde qu'on dirait issue d'un film d'exploitation des années 60, musique caricaturale, son inaudible, effets de caméra franchement ringards... Vraiment rien à sauver dans ce western miteux, et il faudra à cette époque regarder du côté de l'Italie pour voir comment on peut pervertir le genre sans faire un navet.

 

Welcome to New West

Commentaires
M
Notre pauvre tandem bicéphale !...<br /> Y se font suer à nous circonstancier en large et en long un vrai poème analytique sur Missouri Breaks... <br /> Et qu'est-ce qu'on retient, malheureux commentateurs indigents ??? <br /> St Pierre et Miquelon cité au débotté pour la rime ! <br /> Décourageant.<br /> J'ose pas penser aux tartines de commentaires s'ils avaient parlé, chais pas, au hasard, de Mbouzi ou Mohéli....
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M
@Hans Castorp :<br /> C'est vrai, le doc est un poil léger, y compris dans sa forme (mais on ne s'en plaindra pas) néanmoins, en 52 mn, il permet de faire un petit tour de vulgarisation sur un fait dont je ne savais rien et ignorais tout -comme pas mal de citoyens, j'imagine - avant de le voir. Appelons ça un premier coup d'oeil aussi plaisant qu'instructif.
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M
En outre, les périples banquiers de Jean Monnet demanderaient probablement un ou plusieurs docs pour lui seul...
T
Non mais c'est fini ces attaques envers St-Pierre-et-Miquelon ?
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H
Très bon petit documentaire en effet, merci Mitch pour la recommandation ! Dommage que le docu ne s'attarde pas un peu plus sur le bootlegger Jean Monnet, ce "petit financier à la solde des Américains" (pour citer le Général)
S
Ce trafic miquelonnais est relaté dans l'ultime saison de Peaky Blinders.
M
Documentaire assez fun de Xavier Fréquant sur le sujet. "La prohibition américaine, une aubaine française"<br /> Visible, je suppose, en replay sur France télévision.
M
Vous saviez, au fait, que Saint-Pierre-et-Miquelon était une véritable plaque tournante du trafic d'alcool pendant toute la Prohibition ? Petite terre française ne la pratiquant pas... Dont acte. <br /> Elle n'a alors jamais été aussi riche, jamais autant convoitée ! (Faut faire gaffe, pour l'instant Donald Schmuck ne sait pas encore où ça se trouve, mais si jamais il en apprend l'existence, allez savoir...)<br /> Al Capone lui-même serait allé faire un tour là-bas pour surveiller la bonne marche des affaires. <br /> Intéressant, non ?
C
"Missouri Breaks" d'Arthur Penn serait-il la version réussie de cette histoire ?
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S
Je ne suis pas surpris. Mais il y a pire que cette série, et la musique est sympa (et en plus on s'instruit ^^)
M
@Stephane Bernard : <br /> Sorry. Me suis arrêté à l'épisode 2 et demi de la saison 1 de Peaky Blinders. <br /> Je trouvais ça insupportable.
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