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12 février 2025

Le Mari était là (Otto ga mita 'Onna no kobako' yori) (1964) de Yasuzô Masumura

De l'argent, du désir, de la frustration, des larmes, du sexe, du sang... On commence à le connaître notre Masumura jamais le dernier pour nous faire macérer dans des histoires de couples qui sentent le renfermé, dans des passions qui suintent la bile. Au départ de film-ci, des histoires d'hommes, de petit mafieux ou de cadres à la con, qui rêvent de pouvoir, qui se servent des femmes, mais qui ne sont jamais à l'abri d'un coup de foudre - ou d'un coup de surin. Kawashiro (Keizô Kawasaki) est avec la toujours envoutante Wakao Ayako (as Namiko) mais lui fait des infidélités soi-disant pour le travail : il sort ainsi avec une jeune femme proche d'un certain Ishikuza (Jirô Tamiya) pour lui soutirer des infos, l'Ishikuza en question (proxénète notoire) ayant l'ambition de racheter progressivement les actions de la boîte pour laquelle Kawashiro bosse (relisez la phrase, c'est clair). Ceci posé que va-t-il se passer ? Namiko, esseulée, se rapproche à son tour, par hasard, d'Ishikuza qui tombe raide dingue d'elle (mais a également besoin d'elle pour avoir accès à des infos sur la boîte de se mari) et elle se rend compte dans la foulée (l'Ishikuza n'y étant pas complétement pour rien dans l'histoire) des infidélités de son mari... Bref, ça sent l'imbroglio à plein nez, les histoires d'argent et de cul ne faisant jamais bon ménage...

Une ambiance viciée, sombre, dans ce drame où les attirances et les trahisons vont bon train... Si Kawashiro passe du bon temps avec sa petite maîtresse folâtre, l'histoire qui se noue entre Namiko et Ishikuza sent tout autant la poudre (d'autant que ce dernier avait déjà une maîtresse plutôt jalouse, dirons-nous...). Des mâles lâches ou passionnés, des femmes vénales ou amoureuses, des histoires de gros sous et des ambitions dévorantes, on sent bien que tout est réuni pour que la situation explose au nez et à la barbe de chacun... On reste très fan du filmage très classieux d'un Masumura dont le sens du cadre ne devrait pas déplaire (mais on parierait un steak de thon qu'il connaît déjà le cinéaste japon) à un certain WKW ; même capacité à isoler une femme dans un coin de l'écran, à montrer des couples se serrant juste sur une moitié du cadre, ou encore à jouer sur la profondeur de champ (un ponte au premier plan, flou, pendant qu'un Ishikuza ou un Kawashiro au second plan s'agite pour essayer de le convaincre du bien fondé de leur requête). Une musique très violoneuse emballe l'ensemble entre romantisme exacerbé (quelques envolées lyriques) et sentiment de mal-être (des accords un peu trop insistants qui usent les nerfs) et l'on suit l'avancement de ces histoires de cœur et de cul en sentant insidieusement venir le dérapage tragique. Wakao est royale de prestance, ses chevaliers servants (le couard et le vilain) ne déméritent point, nouveau bon point dans la filmo vénéneuse d'un Masumura en totale maîtrise de son art.

 

Commentaires
D
C'est visible où ces Masumura ? Merci.
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S
Chez moi, à Saint-Juéry, vous prenez juste à gauche.
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