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28 février 2025

Killer of Sheep (1978) de Charles Burnett

Il est des films, ainsi, difficiles à véritablement saisir, à véritablement capter, mais qui possèdent un "jenesaisquoâ", comme des instants suspendus de poésie fugace qui paraissent à la fois évidents et uniques. Premier film indépendant du gars Charles Burnett, Killer of Sheep raconte l'histoire d'un killer of sheep (pas le métier le plus joyeux) quelque peu désabusé... Ayant quelques difficultés à franchement connecter avec ses enfants (enfants qui passent leur vie dans la rue à faire les quatre cents coups avec deux grains de sable et un vélo pour trois), avec sa femme, tentant d'éviter les mauvais plans des gars louches du quartier (celui tristement connu de Watts dans les environs de Los Angeles), notre héros pose un regard pour le moins circonspect sur le monde qui l'entoure... Il se morfond au travail pour gagner une poignée de dollars mais pour quoi au juste ?

Notre héros, Stan, semble être né avec un caillou dans la chaussure ; même lorsqu'il tente pour l'un de ses potes d'aller récupérer un moteur chez des amis douteux, ledit moteur difficilement transbahuté à l'arrière d'un pick-up se fracasse dès que l'engin démarre : "il est fêlé, il est mort, autant le laisser là", dit avec une certaine fatalité le chauffeur à un Stan encore plus atterré ; même une petite virée sur la fin en bagnole finit rapidement en queue de poisson lorsque la bagnole crève... La joie du vivre dans du coton... Mais, mais, au-delà ce constat souvent amer et de ces images un peu tristounes, il y a bienheureusement cette caméra invisible de Burnett capable de capter avec un grand naturel les gamins des rues déconnant, s'attaquant, jouant, pleurant ou de réaliser, souvent sur des chansons du cru, quelques séquences d'une beauté de diamant noir - telle cette danse improvisée et langoureuse entre Stan et sa femme qui se terminera... de façon un peu frustrante, certes, mais qui permet au moins pour un temps de montrer que ces deux êtres qui ont tant de mal semble-t-il à communiquer reste encore physiquement connectés. Un vrai et beau moment de cinéma. Un récit décousu, de prime abord, qui finit par sonner comme une poésie grise en vers libre. Je pourrais pas dire mieux.

 

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