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13 décembre 2024

Roar de Noel Marshall - 1981

Roar est un sombre navet, on est bien d'accord. On pouvait espérer que la présence de Tippi Hedren et de sa fille Melanie Griffith au générique, associée à l'exotisme de voir des fauves s'ébattre dans des jolis décors africains, annonçait un film de divertissement familial de bonne facture. Il n'en est rien. Complètement incompétent, et probablement dépassé par le tournage lui-même, Marshall rate tout ce qu'il entreprend. Au niveau du scénario d'abord : un grand n'importe quoi bricolé à la mords-moi-le-jonc, qui peine à remplir 1h30 tant tout ce qui est raconté est sans intérêt. C'est l'histoire d'un soigneur passionné de fauves, qui vit au milieu d'une meute de tigres, lions, panthères et autres éléphants, luttant contre les méchants chasseurs qui veulent les décimer. Sa famille le rejoint sur place, mais est vite envahie par cette faune dangereuse, qui va les poursuivre pendant tout le métrage. A chaque fois, il trouvent une bonne planque dans un frigo ou dans une pièce isolée, et à chaque fois les lions repointent leur museau et ils fuient et tombent dans l'eau dans des ralentis suffisants. D'où nouvelle planque, nouveaux lions, nouveau splash... Voilà, c'est ça, le scénario. Le montage est à l'avenant : mise en commun de plans pris visiblement à plusieurs jours d'écart, faux raccords à répétition, tout ça est raccommodé au scotch pour tenter de donner une cohérence, mais celle-ci n'est jamais trouvée. Ajoutons des acteurs tout pourri, une tendance au sur-place et à la répétition qui devient gênante, une mise en scène à l'arrache qui attrape comme elle peut les acteurs ensevelis sous les lions, et vous arrivez à la triste et implacable conclusion : c'est nul.

Mais il faut bien reconnaitre ce qui est : on reste bouche bée devant ce film. Non pour son résultat mais plutôt pour sa fabrication (et le documentaire qui l'accompagne en DVD est à la rigueur plus intéressant que le film lui-même). Car rien n'est truqué dans Roar : quand un type se ramasse trois fauves rugissants toutes griffes dehors dans la tête, il les a vraiment pris dans la tête. Un carton nous informe au début du film : aucun animal n'a été blessé durant le tournage, mais par contre 70 personnes, si. Et quand on voit le bazar, ce n'est pas étonnant. Avec une inconscience qui frôle la folie, Marshall aborde ses lions frontalement, rigolant de leurs facéties, qui consistent souvent dans le scalpage d'un acteur ou l'éventrement d'un autre. La plupart du temps en sang, il plastronne en se jetant dans les meutes d'animaux bigarrés, et on tremble pour lui. Comme pour ses partenaires de jeu, qui n'ont pas l'air à l'aise du tout : quand il s'agit d'embarquer deux tigres de 200 kg dans une petite jeep ou de séparer deux panthères en train de se maraver, ils se regardent avec consternation avant d'y aller, se demandant bien dans quelle folie ils sont embarqués. Le projet a des petits airs de Grizzly Man, et on sent bien que Marshall n'est pas très éloigné de la folie de Tim Treadwell dans son comportement avec les bêtes sauvages. Vu la prise de risques, c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de morts sur le tournage ; et vu le résultat, on se dit que c'était bien risquer sa peau pour pas grand chose. Culte et nul.

 

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