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2 novembre 2024

Mother Land (Never let go) d'Alexandre Aja - 2024

C'est Halloween ou bien ? Bon, en fait, ce qui fait le plus peur dans Mother Land, c'est l'incompétence crasse d'Alexandre Aja, qui met depuis des décennies maintenant son point d'honneur à bousiller tout ce qu'il entreprend. Cette nouvelle preuve de son incompétence n'est ni mieux ni meilleure que celles passées ; elle montre juste que, dans tous les domaines il est aussi mauvais, et que ici, dans le "film d'horreur grand public avec star et twist final", il l'est tout autant. Dès le début, on sent bien que l'idée est pourrie : une mère s'est cloitrée avec ses deux enfants au fin fond d'une forêt coupée du monde, car elle est persuadée que des créatures monstrueuses veulent s'en prendre à sa famille. Bon, elle est la seule à les voir, hein, ce qui peut mettre un doute sur sa santé mentale, et de plus son sur-protectionnisme a viré à l'obsession, ce qui en rajoute dans le soupçon : elle n'autorise les gosses à sortir pour aller trouver à manger qu'attachés à une corde, et punit tout manquement par un rituel catholico-ésotérico-sataniste qui commence à les chauffer un peu. Le doute jaillit alors : et si cette femme était folle, si ces créatures n'existaient que dans son cerveau de femme battue, si ses visions n'étaient que le fruit de son obsession de sécurité ? Vous m'en direz tant. Aja met une bonne heure à dévoiler ce que le spectateur sait depuis une bonne heure, fait le malin quand il dévoile le pot aux roses, et dans la demi-heure restante, butte contre un problème : il n'a plus rien à raconter. Il termine donc son film en valsant d'une théorie à une autre (folle ? pas tant que ça ; mais si en fait ; mais non ; mais si), plongeant corps et âme dans l'invraisemblance et le grand n'importe quoi. Au niveau scénaristique, l'indigence est totale ; et comme il est joué par des acteurs au-dessous de tout (Halle Berry déclenche plus l'énervement que la flippe), on s'ennuie sévère à tenter de suivre les méandres d'une histoire toute pétée, qui passe son temps à dire une chose et son contraire.

Bon, mais alors et les effets horrifiques, alors ? Ils sont au nombre de deux à peu près, et n'ont effrayé que mon chat (qui se cache une semaine dès que le vent fait bouger un arbre). Des figurants grimés en zombies de bazar et dont la voix est triturée pour la rendre bizarre, il en aurait fallu quand même un peu plus. Alors certes, Aja réussit son côté "conte de fée horrifique" en rendant sa forêt à la fois très belle (merci au chef-op qui fait beaucoup pour la qualité du film) et inquiétante par sa profondeur, ou en filant la métaphore de cette mère-ogresse et de ces petits poucets confrontés au vaste monde. Il arrive même à suggérer une lecture post-covid, voire une réflexion sur le complotisme si à la mode de nos jours. Mais tout ça est si superficiel, si bête même, qu'on oublie très vite ces pistes. Never let go ? Don't go there, surtout.

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