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5 novembre 2024

Jo Jo Dancer, your Life is calling (1986) de Richard Pryor

Criterion continue d'explorer pour nous the bright (and the dark) side du cinéma black outre-atlantique et à défaut de découvrir quelques perles (noires), force est de constater qu'ils abordent des œuvres qui constituent malgré tout des pierres blanches dans le genre. Richard Pryor (mais si, vous savez, le black à moustache qui a fait... oui, bon, je l'ai sur le bout de la langue...) est ici devant et derrière la caméra pour nous livrer un portrait sans réelle concession sur son "ascension" en tant que comique de one-man-show et surtout sur sa chute... Suite à un "accident" grave qui le laisse comme quasi-mort, notre Richard va revoir sa vie en quelques étapes clés : une enfance passée dans un bordel (merci maman), une engueulade avec sa famille recomposée qui le pousse sur les routes, des débuts timides sur scène puis, enfin, le succès, les femmes, ah les femmes et l'irrémédiable chute : adultère, alcool & drogue, le parfait combo pour finir au bout du rouleau... La vie vaut-elle encore d'être vécue quand on a touché le fond - ceux de la bouteille, de la seringue et du trou ?

Si l'on est pas forcément fan des blaguounettes du sieur et de ses tendances mimesques exacerbées (Pryor vous mime une naissance avec une certaine lourdeur dans le doigté), il faut tout de même reconnaître que le type (devant un public de plus en plus mixte) sait prendre à bras le corps les problèmes de "différences ethniques" : s'engageant, aussi bien dans sa vie privée d'ailleurs que dans ses sketches, dans l'étude des relations que l'on nommait alors "inter-raciales", Pryor balance à tout va sur les tares des uns et des autres - et cela semble avoir un effet relativement libérateur aussi bien pour les ying que pour les yang... Quant à sa vie personnelle (on sent le vécu), le Pryor se montre sous un angle qui est franchement loin d'être glorieux pour sa pomme... Des femmes qu'il tombe, généralement, puis qu'il trompe et qui le laissent exsangue : on assiste parallèlement à sa réussite à une véritable plongée de plus en plus destructrice dans le booze et la coke qui vont isoler de plus en plus notre homme. Jusqu'à finir par en crever, par ne même plus avoir envie de monter sur le ring ? Même si cinématographiquement, dirons-nous, on est loin d'être ébaubi devant la chose, on reconnaît à l'artiste un certain courage à affronter (et à exhiber - Pryor se met au besoin littéralement à nu) aussi bien ce passé que ses démons. Au final, une œuvre pas totalement gé-géniale mais une mention honorable dans cette façon de traiter aussi bien des turpitudes communautaires que celles de la vie d'artiste. 

 

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