Bastille Day de James Watkins - 2016
Bien intéressé par la mise en scène intelligente et le montage au taquet de Speak no Evil, j'ai voulu aller vérifier si ce James Watkins était bien l'habile artisan que je soupçonnais, en jetant un œil sur ce film d'action plus ancien. J'avoue ici ma déception : Bastille Day est quasi-nul, au niveau du scénario mais aussi malheureusement à celui de la mise en scène. On a droit à un film bourrin et testostéroné très classique, filmé strictement comme tous les autres, avec les mêmes plans hystériques, les mêmes acteurs grimaçants, les mêmes flics héroïques et les mêmes bombes qui vont exploser dans 2 minutes et menaçant la sécurité mondiale. Ici, petit plus glamour, c'est Charlotte Le Bon qui joue la terroriste, ce qui est toujours agréable pour les yeux : elle est engagée dans une manipulation terroriste pas possible, puisque, convaincue qu'elle va poser une bombe inoffensive pour réveiller les consciences écologistes, elle est en fait le bras armé et innocent d'un vaste réseau mené par le funeste sbire du Ministère de l'Intérieur (José Garcia, aussi crédible en terroriste que moi en maillot de bain). Heureusement, le providentiel agent de la CIA, Sean Briar (Idris Elba, dans ses pantoufles) va s'en mêler, et déjouer cette machination à la toute dernière minute et après avoir traversé moult péripéties et force fusillades. Je sens bien que vous avez déjà perdu tout intérêt pour le film à la lecture de ce résumé ; vous avez bien raison. C'est tellement usé, tellement improbable dans sa trame, tellement ridicule même dans ses rebondissements en carton, qu'on dirait parfois un scénario de Besson, impression décuplée par le côté cheap amené par le casting français. Au niveau de la réalisation, si on peut reconnaître un certain savoir-faire dans les scènes d'action (Elba est pas un manchot dans les corps-à-corps), on soupire nonobstant devant ces séquences archi-vues et revues partout, copié-collé fatigué des grands faiseurs d'action des années 90 (McTiernan en tête). On s'ennuie gravement en attendant le dénouement qu'on voit venir dès la première minute, diverti uniquement par la petite pointe de fun qu'apporte le rôle de Richard Madden en pickpocket de génie, et par quelques bastons spectaculaires.