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14 septembre 2024

Un Homme est mort de Jacques Deray - 1972

Pathétique tentative de Jacques Deray de livrer un polar américain classique, Un Homme est mort est un énorme ratage, qui tend à prouver que n'est pas Frankenheimer qui veut, et qu'il ne suffit pas de faire comme Friedkin pour l'être. Tout y est pour faire un thriller paranoïaque grand crin, tueur mutique, courses-poursuite, fusillades en pleine ville, blonde fatale, trahisons et ruses de sioux ; mais tout est si piteusement mis en scène, si dénué de tout charisme, qu'on ne cesse de s'affliger en constatant l'incompétence de Deray à tous les postes. Il arrive même à faire jouer mal Trintignant, pourtant pas le dernier des ânes : dans une copie laborieuse de Delon dans Le Samouraï, celui-ci échoue à donner un aspect tragique à son tueur à gage sans caractère et sans passé, opacifié avec roublardise par un scénario qui n'est pas à la hauteur de son jeu spectral. Parce que Deray prend son histoire très au sérieux, attention : un tueur, donc, exécute un contrat et tue un vague mafieux dans sa villa. Il ne sait pas qu'il vient de mettre le doigt dans une machination diabolique (bon, en fait, c'est le fils du mafieux qui a commandité le meurtre, c'est pas non plus du John Le Carré) qui va le conduire à fuir à travers tout L.A. pour éviter un tueur lancé à ses trousses (Roy Scheider, qui n'a rien à jouer).

On pourrait à la rigueur s'extasier sur cette atmosphère très années 70, sur ces petits motels anonymes, sur cette ville labyrinthique filmée au ras du bitume, sur cette histoire tragique et sur ce suspense insoutenable. Mais le film n'a même pas l'excuse d'une nostalgie facile du cinéma de papa. Le sens du rythme dans les pompes, Deray livre un pompeux et ennuyeux polar sans énergie, aux scènes d'action poussives (ces fusillades où Trintignant court comme un dératé en grimaçant sont aussi passionnantes qu'une partie de céci-foot) et à la psychologie binaire (qui m'expliquera pourquoi Ann-Margret tombe amoureuse de Trintignant ?). Comme il est en plus un enfilage de clichés (voulus ?) sur les Etats-Unis et ses villes tentaculaires, on a du mal à supporter cette neurasthénique vision. Naze.

 

Commentaires
S
Un film effectivement plutôt rigolo et qui m'aura fait comprendre pourquoi l'immense Trintignant souvent m'agace : il avait depuis le début la tête du futur Emmanuel 1er.
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G
ça passait, y a kek temps, à la télé... Ai été saisi d'une crise de fous-rires tout du long !<br /> Pas vous ? <br /> A la même période, y passait aussi "L'Americain" de et avec Bozzuffi... Je l'aime pourtant beaucoup, beaucoup, le Marcello Bozzuffi, mais là aussi... crise de poilâdes en cascade !
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