Two against the World / One fatal Hour (1936) de William McGann
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McGann n'a pas laissé de grandes traces dans l'histoire du cinéma et je crois savoir pourquoi... Cette œuvre, remake d'un film réalisé cinq ans plus tôt (Five star final avec E. G. Robinson), nous laisse à voir les coulisses d'une radio sans grand scrupule. Pour gagner de l'audience, pourquoi ne pas faire un feuilleton sur cette femme qui a tué son mari il y a de cela vingt ans... Le boss de la radio ne se préoccupe pas vraiment de savoir si elle était coupable ou pas (elle était en état de légitime défense), tant que cela sonne de façon un peu croustillante... Le problème, c'est que ladite femme s'est remariée, va marier sa fille (à un fils de bonne famille) et que cet épisode de sa vie, fantôme du passé sorti du placard, risque de faire scandale... Dès le départ, l'un des seconds du boss (Bogie, dans son premier rôle en haut de l'affiche, apparemment - bien qu'il soit loin de mener la danse...) et sa secrétaire (sympathique femme qui a de la goule et qui se pointe parfois ivre au travail - c'était le bon temps) voient d'un mauvais œil ce genre de feuilleton populiste à la noix... D'autant que, cela ne manque pas : dès les premières émissions et les révélations sur l'identité de la "meurtrière", les vies de notre "tueuse" et de sa fille vont se voir soudainement fortement perturbées (démission forcée du mari de sa banque, opposition au mariage de la belle-famille, ça chauffe dru dans les bermudas...). Jusqu'au drame ?
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Réalisée sans grand moyen ni véritable ambition, filmée le plus souvent "à plat" (les changements d'angles au cours d'une scène se comptent sur les doigts d'une main), cette intrigue un peu vénéneuse sur le papier (ces fumiers de média sont prêt à tout...) est loin de rendre ici tout son poison... Face à un boss un peu fadasse et un auteur (un homme de religion sans foi ni loi, le comble) un rien falot, Bogart a droit à quelques scènes où il peut donner libre champ à sa colère... Sa voie de mitraillette fait merveille quand il donne des ordres au téléphone à ses collaborateurs, mais le reste demeure définitivement morne. La "tueuse" et son mari, couple tout gentil, et leur fille, pétillante cruche toute aussi gentille, manquent d'un poil de charisme pour nous faire croire à leur désespoir - bon, il est quelle heure, là ? Tiens je vais me suicider... un pistolet, mouarrf, trop bruyant, quelques gouttes d'arsenic devraient faire l'affaire pour mourir, avec dignité, hors-champ. Même la scène finale avec l'ensemble du casting sur les planches donne au revolver fugacement brandi (par qui ? hum hum...) des allures de pistolet à eau. Bref, on le répétera sûrement encore, à conseiller uniquement pour les aficionados d'un Bogart qui commence, avec son air contrit et ses envolées colériques, à monter en grade.
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