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18 août 2024

SERIE : The Underground Railroad (2021) de Barry Jenkins

Voilà une série qui, on ne peut lui enlever, prend tout son temps pour nous faire passer son message : message sain, s'il en est (l'esclavagisme dans cette sombre Amérique) dans une forme certes soignée (avec un abus du macro-objectif... c'est un peu rébarbatif tous ces arrière-plans flous), mais qui assomme quelque peu son spectateur sur la longueur... On va tenter de faire bref au niveau de la trame : Cora, sa meilleure amie et son flirt César, décident de se faire la malle de ce champ de coton (trois notes de blues c'est un peu d'amour noir) géorgien : de plus en plus exploités, écrasés, violentés, ils ont foi en cette légende de l'underground railroad (un réseau clandestin existait bien à l'époque, il est simplement ici "matérialisé" par un véritable réseau de trains souterrains) capable de faire passer ces pauvres esclaves dans un autre état... Ils vont voir leur souhait exaucé mais malheureusement aller de Charybde en Scylla au cours de leur périple ils tombent dans des états hypocrites aux pratiques eugénistes "douteuses" (euphémisme) ou dans d'autres carrément hostiles (faisant passer le KKK pour une bande de castors Jr)... Cora, seule survivante (apparemment), parvient à s'extirper de ces multiples coups du sort, alors même qu'un chasseur d'esclave est à ses trousses... Il parviendra à la prendre dans ses rets dans le Tennessee, un état qui, après les peu reluisants Caroline du Nord et du Sud, prend des allures d'enfer sur Terre... Un Eldorado s'offrira à Cora dans l'Indiana mais elle sera une nouvelle fois exposée à la tyrannie implacable des hommes blancs, voire de ses propres frères de couleur...

Vaste voyage dans cet Amérique profonde, vaste réflexion sur la condition des afro-américains à une époque guère bénie, vaste mise en scène "grandiose" sur la condition humaine, la vengeance, la trahison, la rédemption, la foi, la désillusion, l'espoir harassant... Si Jenkins, au détour de certaines scènes, traite frontalement de la violence (un noir fouetté ou incendié, le massacre d'une communauté paisible...), si ce dernier aime à soigner son écrin (on l'a déjà évoqué, cette photographie si à la mode d'un esthétisme lassant) et ses effets sonores (de ces petits bruits omniprésents à cette bande son tonitruante, entêtante, clinquante, voire parfois quelque peu envahissante), il abuse quelque peu de ces très très longs plans muets où l'on tourne autour d'un individu perdu dans sa quête, dans son âme... Si on ne peut lui reprocher de "tirer" le portrait de certains personnages en long et en large (des épisodes exclusivement consacrés aux personnages du chasseur d'esclave (son enfance) ou à la mère de Cora (un destin pour le moins étonnant (avec des révélations sur le fil...) qui est à la base de la fuite de Cora), on lui aurait aussi su gré de faire preuve d'un poil plus d'audace et d'efficacité dans son montage (il semble tout garder, chaque couché de soleil, chaque joli plan sur la campagne, chaque air hébété ou simplement contrarié de son héroïne)... Il faut, pour être franc, trouver en soi un brin de volonté pour passer au-delà du quatrième épisode et continuer à suivre ce périple quelque peu fastidieux dans cette époque de combats permanents pour les Noirs... Quelques personnages originaux (ce gamin noir qui accompagne partout le chasseur d'esclave, son air buté et son abnégation (d'enfoiré au service de) marquent des points), quelques discours enlevés (ces deux chefs de communauté qui exposent chacun leur vision de l'avenir et de leur collaboration future avec les blancs), quelques idées d'envergure (ce réseau souterrain de train qui prend des allures de couloir du temps, de la mémoire...) qui n'empêchent point cette impression générale un peu bancale due à ce décalage entre un fond des plus rugueux et cette image pseudo-poétique par trop forcée. Du sens mais des lonnnngueuuuuuurs (pour être quelque peu lapidaire) - l'amateur de train (de nuit) pourra tout de même y trouver au détour de quelques épisodes des visions cauchemardesques loin d'être innocentes des plus troublantes.

 

Commentaires
M
Tiens ? Serait-ce l'adaptation du bon bouquin de Colson Withehead ?
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