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23 juillet 2024

Vice-versa 2 (Inside Out 2) de Kelsey Mann - 2024

Exactement les mêmes qualités et les mêmes défauts que le premier volet : c'est à croire que ce deuxième chapitre est un remake. On retrouve pourtant avec plaisir (teinté, déjà, d'une certaine nostalgie, comme si ces personnages étaient déjà entrés dans l'inconscient collectif) nos petites émotions incarnées en personnages de chair et d'os : Joie, Tristesse, Colère, Peur, Dégoût, toujours aux commandes de la psyché de la petite Riley, 13 ans en ce jour, toujours aussi conventionnelle et fade dans sa famille normée à mort, avec ses copines soigneusement issues de la mixité sociale. Elle s'annonçait dans l'opus 1, mais cette fois ça y est : l'heure de la puberté a sonné définitivement chez l'adolescente. La porte ouverte à l'arrivée de nouvelles émotions, plus complexes, plus nuancées : Anxiété, Embarras, Ennui, Envie (et même déjà Nostalgie, bien cachée dans un coin). Ces nouveaux personnages vont pénétrer au forceps dans la psychologie de Riley, prenant le pouvoir sur ses comportements, évacuant peu à peu les émotions simples de jadis pour fabriquer une gamine parfaitement odieuse, à l'occasion d'un stage de hockey de haute importance (gagner de nouvelles copines, être la star du collège, changer ses goûts, versus être fidèle à ses amies et à son groupe musical préféré). Nos héros de toujours parviendront-ils à reprendre le pouvoir pour fabriquer un cerveau nuancé, prenant en compte toutes les émotions, positives ou négatives, pour fabriquer en gros un être humain viable ? Ou laisseront-ils les mauvaises pulsions envahir notre gamine ? L'aventure sera rude, la traversée des mille facettes du Ça et du Surmoi mouvementée, et le final œcuménique à souhait.

Dans ce scénario astucieux mais qui favorise la convention (être gentil et bienveillant, c'est mieux qu'être cupide et méchant, on est d'accord), les auteurs trouvent nombre de situations parfaitement inventives : comme cette rencontre avec les vieux souvenirs enfouis dans le cortex de l'enfance (un héros de manga tout pixelisé, un personnage de dessin animé au crayonné) ou cette visite de la salle des métiers (où l'on nous confirme que celui de musicothérapeute n'existe pas), ou ce grand espace des mauvais souvenirs refoulés. Une fois encore, le film nous permet d'aborder des concepts abstraits, savants, scientifiques, par l'amusement et l'action, et leur traduction à l'écran fait merveille : les mômes auront les yeux écarquillés, leurs parents prendront des notes pour leur développement personnel et la compréhension de leur progéniture.

Oublions les défauts qu'on avait déjà relevés jadis, comme des fonds d'écran au rouleau ou cette pauvreté d'invention de certains concepts (les souvenirs en forme de boules multicolores, c'est peut-être cinégénique, mais pas génial, tout comme cette espèce d'arbre de personnalité qui pousse au milieu de la pièce) ; oublions l'immonde conformisme du fond du scénario, c'est la marque Disney, on n'y échappe pas. Notons plutôt les qualités de la chose : l'humour d'abord, qui apparait ici plus dans le caractère des personnages, dans les dialogues, que dans l'action, finalement assez pauvre. On se marre bien devant les trouvailles des auteurs, et devant leur finesse de psychologie pour ces personnages-émotions parfaitement craquants. Les anciens sont développés (très beau personnage que celui de Tristesse), les nouveaux sont très drôles, et leurs expressions sont nuancées, leurs personnalités loin de n'être que d'un bloc.  D'ailleurs, la principale qualité est dans l'animation : incroyable comme les créateurs parviennent à rendre toutes les subtilités d'une expression de visage ou toutes les petites variations d'un geste. Il y a d'ailleurs une scène qui semble être là pour prouver la virtuosité des animateurs en la matière : le décryptage d'une toute petite crispation de sourcil pour dévoiler la gêne d'un personnage, en gros plan et image par image. La texture de ces créatures, d'un réalisme criant, est un spectacle à elle seule : ce sont des sortes de peluches-éponge, dont la peau se désagrège un peu, entourée d'une aura colorée, c'est magnifique et techniquement parfait. Il y a tellement de créativité dans la réalisation de ces petits personnages, attachants, craquants, qu'on finit par fermer les yeux sur les scories de la chose, et par adhérer pleinement à cet univers cohérent, joyeux, doux, complexe et nuancé. (Gols 06/07/24)

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Voilà notre héroïne aux portes de la puberté, venu est donc le temps d'un combat sans pitié propre à tout ado digne de ce nom (et de ses boutons) : celui entre joie et anxiété... Grandir, c'est devenir parfois un peu moins con (on murit, puis on l'est beaucoup trop - la suppression du droit de vote et du permis après 60 ans, on en parle ?), mais c'est aussi, surtout, devenir un peu moins insouciant... Et sans insouciance, viennent les premiers doutes : comment plaire, comment être accepté, comment s'insérer au sein d'un groupe, comment... Bref, c'est le début des emmerdes, le premier jour du reste de ta vie en enfer. C'est un combat traité ici de façon frontale, une confrontation qui laissera quelque peu les autres émotions sur le seuil, pour ne pas dire sur le tapis... Même si les petits nouveau (embarras, ennui...) et les anciens (colère notamment) ont leur petit moment de gloire, c'est surtout anxiété et joie qui tirent ici la couverture à eux ; c'est pas si mal vu, même si le dénouement est en effet un peu facile... Pour ma part, concernant ce nouvel opus on ne peut plus familial, je donnerai un satisfecit à deux nouveaux individus à la con, l'incontournable banana-outil aussi mal dessinée que pathétique - et couillonne - mais drôle par son absurdité absolue, qu'à ce chevalier sorti d'un jeu vintage tout pixelisé aussi bravache qu'incapable ; c'est souvent lorsque les auteurs lâchent la bride à leur invention quelque peu puérile qu'ils se révèlent les plus fendards... Ils surfent ici sur leur succès du premier (reprenant l'univers toujours un peu moche du premier et le "système d'organisation neuronal"), c'est sûrement un peu plus attendu, moins original... Il n'en demeure pas moins que cette tempête qui se joue dans le crâne de notre hockeyeuse opportuniste donne encore à voir quelques jolis petits moments de crise hormonale. Vice versatile. (Shang 23/07/24)

 

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