LIVRE : Werner Herzog, pas à pas de Hervé Aubron & Emmanuel Burdeau - 2017
"Pour Herzog, il faut au contraire aller au-delà des faits, ne pas les respecter aveuglément, ne pas hésiter à les accommoder : la vérité ne peut être atteinte "qu'à travers la fabrication, l'imagination, la stylisation", seules capables de produire une "illumination"."
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On continue d'explorer à fond notre cher cinéaste de l'impossible sous tous les bords (aurais-je le courage de lire en anglais cet été sa biographie avant sa sortie française programmée en octobre 2024... le suspens reste entier...) à travers quelques ouvrages critiques sur le sieur... Avouons ici d'entrée de jeu notre évident désappointement. Après une introduction (signée Aubron) sur l'homme et cinéaste Herzog plutôt bien sentie (quoique loin d'être une originalité folle), on aura droit à un traitement qui se veut quasiment exhaustif de son œuvre... C'est d'une ambition certaine et plutôt louable seulement voilà, dès la première partie (signée Burdeau), on a quelque peu tendance à s'enliser dans des concepts un brin confus et dans des points de vue un peu oiseux... Les concepts de "puissance" et "d'impuissance" demeurent certes assez pertinents pour aborder certaines œuvres d'Herzog, je ne dis pas, mais pourquoi tourner autour de l'idée vaseusement pendant des pages et pourquoi vouloir absolument faire d'Herakles (1962), sa première œuvre, une sorte de "matrice" des films à venir ?... Si certains passages, à force de vouloir tout traiter en quelques lignes finissent par ressembler à une sorte de catalogues (catalogues de films résumés en trois lignes, catalogues de thèmes (les animaux, les voyages...) sans grand intérêt), on est guère plus convaincu par les articles de "fond" concernant notamment Grizzly man (une certaine obsession autour de la "merde" qui devient un tantinet nauséeux et réducteur) ou sur Fitzcarraldo que les deux auteurs tiennent étrangement en piètre estime (alors que la matrice, si matrice il y a de l'ensemble de la filmographie du sieur, serait à mes humbles yeux bien là). Je ne dis pas que toutes les pistes de réflexion émises sont vaseuses mais avouons d'une part que les analyses manquent parfois d'une certaine clarté et que d'une autre la lecture demeure dans l'ensemble relativement fastidieuse... Une entrée dans l’œuvre d'Herzog sur la pointe des pieds, oserais-je...