Je n’aimerais pas faire mon mécréant mais je pense (et j’espère) que c'est la pire chose que je vais lire lors de cette rentrée littéraire - un ouvrage toujours en cours pour le Goncourt et franchement s'il l'a, je me teins en blond et je m'engage pour les prochains championnats du monde de surf à Biarritz... Le chemin de la littérature est pavée de bonnes intentions mais là, franchement !!! Si au niveau du "style" on est au niveau d'un travail d'un élève de quatrième après correction du prof (oui, les gamins n'ont plus d'orthographe), au niveau du fond on est dans l'originalité absolue (…) : ne vlà-t-y pas qu’on apprend que, dans la religion musulmane, les hommes ont le droit de battre leur femme, que les femmes, justement, ne peuvent même pas se plaindre auprès leur famille au risque de les déshonorer, qu’il existe en plus un truc appelé la polygamie qui rabaisse un tantinet les éléments féminins du couple et que la plupart des mariages semblent arrangés pour ne pas dire forcés... Amal défonce les portes ouvertes (du paradis) et nous livre trois portraits de femmes gratinées : une qui étudie et qui ne veut pas se marier, une qui tombe sur un mari ultra-violent et qui morfle, et une qui voit d'un sale œil la nouvelle concubine et qui va tout faire pour l’éjecter – les femmes entre elles, c’est terrible. Pour sûr, une fois qu'on a enquillé ses phrases sujet verbe complément, on les plaint ces pauvres femmes, on se dit que, franchement, certains homme mal intentionnés, au nom de cette religion aux préceptes obscurs, en profite un max pour écraser ces pauvres femmes ni putes mais soumises, que ce n'est pas possible au XXIème siècle qu'une pareille chose arrive... Ben oui, c'est grave, mais ce n'est pas avec ce genre de littérature du niveau du club des cinq qu'on risque de marquer l'histoire. Tout est affreusement prévisible, les dialogues sont écrits du pied droit et le fond est tellement à charge que le livre prend des allures de camion-poubelle de la religion musulmane. Maltraiter les femmes, c'est mal. Maltraiter autant la littérature, c'est moins condamnable devant un tribunal mais tout aussi dommageable intellectuellement. Pour le jury du Goncourt, il faut des livres courts et écrits comme une méthode de français des années 50. Impatient après une telle daube de lire enfin un livre qui se respecte.

LIVRE : Les Impatientes de Djaïli Amadou Amal - 2020

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