05 février 2020

Les mille et une Nuits (Il fiore delle mille e una notte) (1974) de Pier Paolo Pasolini

C'est un film étrangement apaisant que nous livre le gars Pasolini. Certes, le sexe est un sujet explosif sous certaines latitudes et l'on se doute que ces 1001 nuits qui montrent la plupart des personnages dans le plus simple appareil ont dû véhiculer en leur temps leur petite dose de scandale. Mais faisons fi du passé et regardons aujourd'hui cette œuvre en toute sérénité : il y a dans cette dizaine d'histoires aussi malicieusement entremêlées que les corps des divers personnages beaucoup de plaisir à tirer. On reste en effet... [Lire la suite]
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28 septembre 2018

Théorème (Teorema) de Pier Paolo Pasolini - 1968

De la haine anti-bourgeoise transformée en acte religieux. Voilà bien longtemps que je n'avais pas revu ce film pourtant fondamental pour moi, et sa re-vision m'a proprement ébloui. Pasolini est le seul à pratiquer ce cinéma impur, parvenant à concilier la gadoue et la sainteté, faisant le pont entre le combat social et la spiritualité. Ici, c'est une histoire bien symbolique, destinée à expliquer un acte fondateur, filmé en noir et blanc au tout début du film (et j'avais complètement oublié ce prologue) : un patron a remis son... [Lire la suite]
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17 avril 2009

L'Évangile selon saint Matthieu (Il Vangelo secondo Matteo) de Pier Paolo Pasolini - 1964

Assurément un des plus grands films du père PPP, qui trouve là la pierre de touche de son cinéma. Toujours aussi proche du peuple, toujours aussi mystique et terrien à la fois, il livre une vision de la vie du Christ hyper-personnelle, tout en respectant à la lettre les écrits bibliques. Exercice de haute voltige qui consiste à satisfaire les austères gardiens de la bonne parole autant que les croyants ordinaires, et je dirais même autant les athées que les cathos, autant les petites gens que les érudits. Raconter le... [Lire la suite]
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23 mars 2009

La Rabbia de Pier Paolo Pasolini - 1963

Je ne sais pas qui a donné les clés des archives à Pasolini, mais il a dû s'en mordre les doigts s'il voulait du film lisse. La Rabbia est l'archétype du film politique des années 60, celui qu'on retrouve chez Godard, Marker ou Ivens, celui qui fait mal aux entournures. Dans un montage d'images documentaires hyper-vaste, qui brasse l'histoire contemporaine depuis Cuba jusqu'à l'Algérie, depuis le couronnement de la Reine d'Angleterre jusqu'à Gagarine, Pasolini pose une question simple : pourquoi la guerre ? pourquoi le monde est-il... [Lire la suite]
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14 mars 2009

Le Décameron (Il Decameron) de Pier Paolo Pasolini - 1971

J'aime bien quand PPP fait dans le crasseux, ça doit être mon côté régressif. Premier volet de sa trilogie de la vie, Il Decameron réussit le pari audacieux de mêler la grande Culture, celle des écrivains classiques et de la peinture Renaissance, à la culture populaire, celle des bas quartiers italiens plus concernés par les histoires de fesses que par l'éducation. Le film jongle sans cesse entre les deux tendances éternelles de Pasolini, avec plus ou moins de bonheur il faut l'avouer, mais avec toujours cette passion pour les petites... [Lire la suite]
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18 décembre 2008

Porcherie (Porcile) de Pier Paolo Pasolini - 1969

Autant certains films théoriques de Pasolini peuvent m'enthousiasmer (Théorème ou Salo), autant je suis resté un peu de marbre devant ce film aux allures de scandale. Trop allégorique sûrement, trop purement cérébral, ou trop poétique dans le sens abscons du terme, Porcherie est un essai assez froid sur la culpabilité et la morale, et prend souvent des airs de provocation sans s'appuyer sur un fond vraiment fouillé. Ou alors, c'est que je n'ai rien compris, ce qui est encore possible. On suit en parallèle deux histoires : au... [Lire la suite]
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03 septembre 2008

Carnet de notes pour une Orestie africaine (Appunti per un'Orestiade africana) de Pier Paolo Pasolini - 1970

Voilà ce que j'appelle un machin bizarre : PPP se met en tête de mettre en scène en Afrique Noire une adaptation de L'Orestie d'Eschyle, et Carnet de notes pour une Orestie africaine est en fait une sorte de film de repérage ; armé de sa caméra, le gars filme ce qu'il a sous les yeux (le peuple ougandais) en rêvant en voix off de ce que pourrait être ce film. Oscillant entre "prises sur le vif" documentaires, premières tentatives de mise en scène et essais improbables, il va jusqu'à confronter ses idées sur son projet à un... [Lire la suite]
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23 juin 2008

Les Contes de Canterbury (I racconti di Canterbury) de Pier Paolo Pasolini - 1973

PPP n'y va pas avec le dos de la cuillère dans cette joyeuse production malpolie et cradouille. On voit bien que ce qui l'intéresse le plus dans cette adaptation de Chaucer, c'est le pipi-caca-prout, qui semble le faire hurler de rire : en attestent ces quelques plans sur Pasolini lui-même dans le rôle de l'écrivain, affichant un rictus jubilatoire à chaque fois que les limites du bon goût sont dépassées. Et elles sont très souvent dépassées. Même si j'avoue mon peu de goût pour l'humour scato, je reconnais que le gars ne... [Lire la suite]
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18 mai 2008

Accattone de Pier Paolo Pasolini - 1961

Pasolini n'a jamais été le plus optimiste des compères, et dès Accattone on le sent totalement livré au désespoir. Le film pourrait porter comme frontispice la phrase de Dante, prononcée d'ailleurs par une pute à un moment : "Toi qui entres ici, abandonne tout espoir". Formellement, on pourrait pourtant presque penser que l'on va assister à un film solaire et lumineux, et dans les premières minutes on a même droit à du quasi Monicelli : un pari idiot entre vitellonni désoeuvrés qui vire immédiatement à un de ces grands... [Lire la suite]
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19 décembre 2007

Médée (Medea) de Pier Paolo Pasolini - 1969

Très beau film que ce Medea, au sens purement esthétique du terme. Jamais peut-être le cinéma de Pasolini n'a su aussi bien filmer les rythmes et les lumières de la nature, n'a su aussi bien introduire la solarité dans chacun de ses plans. La tragédie se déroule en pleine lumière, dans une absence d'hystérie qui tranche pas mal avec les visions habituelles du mythe, qui font de Médée une furie hystérique et de son univers un modèle de barbarie païenne. Ici, le film est calme, long, tout en immenses digressions, en rêveries (l'un... [Lire la suite]
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