11 avril 2016

Les Soeurs de Gion (Gion no shimai) (1936) de Kenji Mizoguchi

J'ai toujours su que geisha c'était loin d'être une vie aussi à la coule que ça... Mizoguchi dresse un portrait très sombre de ces deux soeurs que tout oppose mais qui finissent malgré tout, l'une comme l'autre, dans la panade. Beaucoup de discussions, quelques jolis travellings en extérieur, l'histoire est implacable mais j'ai encore eu un peu de mal pour me laisser vraiment chavirer du début à la fin. C'est propre, l'histoire est solide mais peu de moments de grâce comparés à ses incroyables derniers films. Furusawa a mangé la... [Lire la suite]
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01 mars 2016

La Victoire des Femmes (Josei no shôri) (1946) de Kenji Mizoguchi

"Le devoir des femmes est facile : elles ont juste à se sacrifier."Le beauf procureur Eh oui, il nous manquait un petit Mizoguchi dans cette odyssée : La Victoire des Femmes est loin d'être le chef d'oeuvre du sieur mais permet indéniablement d'enfoncer le clou sur la position de Mizoguchi dans cet après-guerre ; anti-féodaliste primaire, il se range forcément du côté des femmes capables de faire évoluer la société vers plus de démocratie : finies la dépendance absolue, l'obéissance bêtasse envers les hommes, les "obligations" au... [Lire la suite]
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16 octobre 2014

La Dame de Musashino (Musashino fujin) de Kenji Mizoguchi - 1951

Dommage que Mizoguchi ait choisi de privilégier les dialogues au détriment du silence dans ce film : on sent qu'il aurait pu être très grand, mais beaucoup trop bavard, il passe un peu à côté de sa puissance. Pourtant, dans les premiers plans, on pense qu'on va avoir à faire à un Mizo à son meilleur : un couple qui fuit une ville bombardée au loin, un autre vieillissant qui l'attend à la campagne, les deux se retrouvent, quelques lignes de dialogue et tout est planté en quelques secondes : une jeune femme, Michiko, a épousé le... [Lire la suite]
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26 avril 2014

L'Intendant Sansho (Sanshô dayû) de Kenji Mizoguchi - 1954

"La vie n'est-elle que tortuuuure ?", meugle la fantomatique voix de la vieille Tamaki tout au long de ce film, et c'est bien un peu l'impression qu'on a à la fin de la chose : que la vie est une chiennerie, surtout envers les plus démunis d'entre les humains. C'est le grand credo de toujours de Mizoguchi : naissez du mauvais côté de la barrière (pauvre, ou femme) et votre existence sera toute de douleur, d'asservissements et de frustration. C'est bien ce qui arrive aux deux enfants de Tamaki : après un adieu déchirant à leur père,... [Lire la suite]
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15 octobre 2013

Les Musiciens de Gion (Gion bayashi) de Kenji Mizoguchi - 1953

Film plus épuré que d'ordinaire pour ce brave Mizo, qui livre même une de ses oeuvres les plus austères, et du coup implacables. On reconnaît pourtant sans problème notre joyeux drille, puisqu'il est question, comme dans 90% de ses films, de la difficile condition féminine dans le Japon contemporain et éternel. Il place son histoire dans un milieu qu'il connaît par coeur et qu'il arpente inlassablement : les maisons de plaisir peuplées de geishas accortes et raffinées. Ici, une jeune femme délaissée par son père décide de devenir une... [Lire la suite]
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30 août 2013

L'Impératrice Yang Kwei-Fei (Yokihi) de Kenji Mizoguchi - 1955

Il paraît qu'il faut s'extasier sur les films en couleurs de Mizo, mais je maintiens ce que j'ai doctement affirmé une fois : la couleur et lui, à mon humble avis, ça fait deux. Yokihi use de tons beaucoup trop mesurés pour l'éclat visiblement recherché dans la trame : c'est un mélodrame flamboyant, mais habillé en couleurs pisseuses (j'ose le mot), bien dommage. Du coup, ce film, certes pas inintéressant, est assez terne, pas génial, souffrant d'un défaut de grands moments comme on en voit dans tous les Mizo. Clairement assagi au... [Lire la suite]
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16 août 2013

L'Histoire de Musashi Miyamoto (Miyamoto Musashi) de Kenji Mizoguchi - 1944

Kenji s'attaque à une figure du Japon médiéval, Miyamoto Musashi, maître d'armes qui rigole quand il se brûle et prononce des sentences définitives genre "L'art du sabre ne doit pas obéir à des motivations personnelles" (on acquiesce, vue la tronche sans appel du maître). Un duo frère/soeur vient le quérir pour venger leur paternel éventré par un gang néfaste, mais comme l'art du sabre ne doit pas obéir à des motivations personnelles, le sage décide plutôt de leur apprendre la Voie, de sculpter un petit Bodisathva en bois, et de se... [Lire la suite]
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11 juillet 2013

Miss Oyu (Oyû-sama) de Kenji Mizoguchi - 1951

J'ai bien l'impression d'être tombé sur LE chef-d'oeuvre de Mizo, arrêtez-moi si je me trompe. Ce Miss Oyu est en tout cas une splendeur visuelle, une sorte de point de non-retour de l'art infiniment délicat du cinéma japonais quand il se pique de rester dans la grande tradition du "mélodrame zen". Le fait est qu'on se moque pas mal du scénario, énième variation autour de l'amour freiné par les conventions sociales, que Mizo et ses confrères ont filmé sous tous les angles. Il est question d'un type amoureux d'une veuve, mais qui ne... [Lire la suite]
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28 juin 2013

Le Héros sacrilège (Shin heike monogatari) de Kenji Mizoguchi - 1955

Une des rares oeuvres en couleurs de Mizoguchi, et un de ses rares films d'action, Le Héros sacrilège a le mérite de nous prouver l'incompétence du maître en matière de couleurs et d'action. Si Mizo sait comme personne filmer en plans fixes les tourments féminins, s'il possède parfaitement l'art de filmer les duos, il faut reconnaître que dans le genre fresque historique, il est assez médiocre. Or, de la fresque historique il y en a là-dedans : nous sommes au XIIème siècle, alors que nobles et moines s'affrontent pour prendre le... [Lire la suite]
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10 juin 2013

Contes des chrysanthèmes tardifs (Zangiku monogatari) de Kenji Mizoguchi - 1939

Un film lent comme un spectacle de no, ça tombe bien, puisque l'action du bazar se situe au sein de la communauté des intermittents du spectacle de la fin du XIXème. Kiku est un comédien en pleine gloire, mais il doit celle-ci non à son talent (il est mauvais comme un cochon) mais au fait qu'il est le fils du vénéré directeur de la troupe. Autour de lui tout n'est qu'hypocrisie, jusqu'à ce qu'une simple servante lui livre une vraie critique de son jeu : tout pourri, mais s'il travaille, ça peut s'améliorer. Crac, il en tombe amoureux... [Lire la suite]
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