22 juillet 2020

Berlin Alexanderplatz (1980) de Rainer Werner Fassbinder

Berlin Alexanderplatz est une oeuvre colossale, magistrale, phénoménale. 16 heures pour un film aussi foisonnant que passionnant. De la sortie de prison d'un Franz Biberkopf sous le choc à l'épilogue onirique et démentiel, véritable feu d'artifice, concentré du génie et de l'univers de Fassbinder, on est émerveillé de voir une telle qualité et une telle variété dans le jeu des acteurs, dans la mise en scène, dans la musique, dans les décors, dans la lumière... Bah, voilà une bonne semaine que je suis dedans et franchement, me voilà... [Lire la suite]
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29 avril 2020

Le Café (Das Kaffeehaus) (1970) de Rainer Werner Fassbinder

On ne finira point cette odyssée Fassbinder dans les paillettes et la joie mais qu'à cela ne tienne - une petite déception n'est pas si grave au vu des dernières découvertes absolument emballantes. Fassbinder adapte Goldoni et donne un écrin le plus terne qu'il soit à cette histoire de comtes désargentés, de joueurs malchanceux, de femmes faciles : un set blanc, quelques chaises, et c'est parti mon kiki pour que les comédiens et les comédiennes (du beau monde pourtant, tout la clique fassbinderienne de Schygulla à Ingrid Caven en... [Lire la suite]
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28 avril 2020

Nora Helmer (1974) de Rainer Werner Fassbinder

Fassbinder adapte La Maison de Poupée d'Ibsen et c'est une nouvelle fois remarquable - à tel point que l'on se dit que ces créations pour la télévision ou pour le théâtre valent amplement certains de ses longs-métrages un peu ratés. Un décor, mais nom de Dieu, quel décor, tout en miroirs, en voilures, et en « gruyère d'objets » en tout genre. Et surtout bordel de Dieu, quelle façon tonitruante de filmer la chose : Fassbinder, je le dis haut et fort maintenant qu'on a pratiquement tout vu (on peut pas nous jeter la pierre)... [Lire la suite]
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24 avril 2020

Gibier de Passage (Wildwechsel) (1973) de Rainer Werner Fassbinder

L'amour est décidément froid comme la mort dans ce Fassbinder glaçant comme une douche froide. Faites des gosses, ouais, et chérissez-les... L'injonction sonne creux à l'aune de cette histoire d'une famille allemande tristement moyenne ; il est routier, elle est femme au foyer, ils ont une ado de 14 ans rotonde, fille à papa. Seulement voilà, la fifille va se faire entraîner par un clone de Riton la Banane, con comme une meule - la sienne. Il emmène la jeune donzelle dans les foins et lui fait perdre sa virginité. Elle est... [Lire la suite]
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24 avril 2020

Prenez garde à la Sainte Putain (Warnung vor einer heiligen Nutte) de Rainer Werner Fassbiner - 1971

Ambiance dépressive et poisseuse pour ce Fassbinder, qui ne nous avait certes pas habitués à des atmosphères de fêtes de la bière, mais qui pousse quand même ici assez loin le bouchon de la déprime. Sûrement habité par le manque d'inspiration et l'angoisse de la page blanche, le gars nous sert un portrait d'un tournage au point mort : tous, techniciens, acteurs, attendent que le réalisateur Jeff retrouve son génie, dans cette résidence espagnole surannée ; et en attendant, ils trompent leur ennui en s'envoyant des Cuba Libre, en... [Lire la suite]
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22 avril 2020

Liberté à Brème (Bremer Freiheit : Frau Geesche Gottfried - Ein bürgerliches Trauerspiel) (1972) de Rainer Werner Fassbinder

Fassbinder démontre encore une fois qu’il est un grand féministe. Fallait pas prendre Frau Geesche (Margit Carstensen, un jeu aussi intense que son regard) pour une servante, une moins que rien. Plus d’un (et c’est rien de le dire) en feront les frais. Si au départ de l’histoire, son mari la domine, moralement, physiquement, le destin va se charger de lui régler son affaire (la fièvre jaune, morbleu !) – et par la suite, on dira simplement que Frau Geesche se permettra, le cas échéant, de donner un petit coup de pouce au... [Lire la suite]
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20 avril 2020

Femmes à New York (Frauen in New York) (1977) de Rainer Werner Fassbinder

On se relaie à la barre en ces temps d'isolation imposé pour venir à bout de Fassbinder et Bergman ; je pense qu'on finira par les avoir tous les deux avant même qu'on trouve un vaccin. Une nouvelle fois, nous voici face à une production (du "théâtre" filmé mais brillamment filmé et sans public) avec uniquement des femmes entre elles. Des femmes, dans le New York des années 30, faisant partie de la haute et discourant tant et plus des hommes, des hommes des autres, des hommes qui trompent, des hommes qui les trompent ; pour peu, on... [Lire la suite]
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19 avril 2020

Querelle de Rainer Werner Fassbinder - 1982

Vous êtes plutôt cuir ? La vue d'une casquette noire et d'une moustache vous fait frémir ? Vous cliquez sans arrêt sur la catégorie "marinières et moiteur" dans Youporn ? Querelle est fait pour vous. Pour son ultime film, Fassbinder envoie les watts et réalise le film total sur le désir homosexuel, transformant ses pulsions sexuelles en un opéra fantasmatique qui partagera le public : il y aura ceux qui trouveront ces postures ridicules, d'un kitsch achevé ; et ceux qui admireront l'audace insensée du film, la très forte... [Lire la suite]
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06 avril 2020

Théâtre en Transe (Theater in Trance) (1981) de Rainer Werner Fassbinder

Bon, on se marre, mais nos odyssées ne vont pas avancer toutes seules. On fait donc les fonds de tiroir pour exhumer ce petit montage fassbinderien : un festival (celui de Cologne en 81), 13 extraits de pièces de théâtre (de Savary à Bausch (l'incontournable spectacle Kontakthof) en passant par les derviches tourneurs - la tendance principale étant au théâtre alternatif et décadent...) et en voix off des extraits du Théâtre et son double d'Artaud (vieux souvenir de la fac, de dieu). Bon, oui, c'est un peu brusque comme ça, dès le... [Lire la suite]
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29 mars 2020

Lili Marleen de Rainer Werner Fassbinder - 1981

Je ne connais pas très bien Fassbinder, mais si j'en crois Lili Marleen, il a eu, comme Truffaut, plusieurs périodes, des petits films rentre-dedans et provocateurs aux grands drames bourgeois. Comme a pu l'être Le dernier Métro, auquel il ressemble pas mal, celui-ci fait partie de la deuxième catégorie. On y perd en insolence ce qu'on y gagne en profondeur de personnages, c'est pas forcément une tare. Film de reconstitution historique, très documenté, et rempli de scènes pleines de figurants et de séquences compliquées à mettre en... [Lire la suite]
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