31 mai 2022

Aniki Bóbó de Manoel de Oliveira - 1942

Une petite merveille que ce premier film (de fiction) du bon Manoel, qui commençait sa carrière sur les chapeaux de roue : Aniki Bóbó est un magnifique film sur l'enfance qui ne rougirait pas devant les classiques du genre (Bonjour, Où est la maison de mon ami, E.T.,...), qui annonce plusieurs années avant le néo-réalisme, et qui vous touche profondément avec sa poésie toute simple. C'est le même principe que toujours pour bien réussir un film sur les enfants : se mettre à leur hauteur, dans leur tête et leur corps. C'est donc... [Lire la suite]
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24 février 2022

Visite ou Mémoires et Confessions (Visita ou Memórias e Confissões) (1982 / 2016) de Manoel de Oliveira

Voilà une oeuvre humble et modeste du gars de Oliveira qui souhaitait à l'époque (en 1982 donc) faire oeuvre testamentaire. On découvre cette petite chose avec un brin de mélancolie un peu comme si on visitait la propre maison de son enfance. On pourrait diviser la chose en deux temps, comme nous l'indique d'ailleurs le titre. Il y a d'une part une caméra qui se balade dans toutes les pièces de cette immense demeure (une maison familiale, du côté de sa femme, où le cinéaste réside depuis une quarantaine d'année et qu'il va devoir... [Lire la suite]
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24 février 2022

Non, ou la Vaine Gloire de commander (Non, ou a Vã Gloria de Mandar) de Manoel de Oliveira - 1990

Un énorme morceau que j'ai toujours évité jusqu'à maintenant, il fallait bien que je m'y penche un jour ou l'autre. Une bonne chose de faite. Oliveira se fait pédagogue ici, et se pique de vous narrer l'intégralité de l'Histoire du Portugal vu du point de vue de ses corps d'armée, depuis le brave Lusitanien affrontant les cohortes romaines jusqu'aux soldats partant en guerre contre l'Angola, en passant par les gusses se mettant sur la gueule à l'époque de Vasco de Gama et aux gars en armure se frottant avec une armée espagnole prête... [Lire la suite]
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09 juillet 2020

Les Cannibales (Os Canibais) de Manoel de Oliveira - 1988

Voir un film de Oliveira constitue toujours un grand moment de singularité, mais voir Os Canibais est une étape de plus dans l'originalité. Le film mêle deux tendances assez fortes dans son cinéma : un romantisme classique très élégant et un baroque délirant hérité peut-être de Buñuel, le film passant progressivement de l'un à l'autre et bluffant par son audace et son absence de compromis. Romantisme pur donc au départ : on est dans l'opéra, et dans les ors feutrés de l'aristocratie. Marguerite est raide dingue du beau et ténébreux... [Lire la suite]
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21 septembre 2019

La Cassette (A Caixa) de Manoel de Oliveira - 1993

Minuscule ballade dans les ruelles de Lisbonne, et drame brechtien, La Cassette est un machin bizarre, parfois maladroit, parfois vraiment beau. On ne cesse de s'ébaubir devant la modestie d'Oliveira, devant cet humour taquin, devant les petites idées qui jaillissent dans ses films, et parallèlement devant l'ambition de ce qu'il arrive à raconter. En l'occurrence, cette fois-ci, il s'agit de pointer la cupidité des hommes dès qu'un sou est en jeu. Dans cette petite rue pauvre de la ville, on découvre donc un aveugle, vendant... [Lire la suite]
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14 mars 2019

Le Soulier de Satin (O Sapato de Cetim) de Manoel de Oliveira - 1985

Pour mettre en scène dignement la pièce de Paul Claudel, il faut du temps. Vitez en a pris il y a 30 ans, pour un spectacle de 12 heures qui avait changé ma perception du théâtre ; peu avant, Oliveira en avait pris aussi, puisque voilà un film de 7h20 qui se regarde autant pour le plaisir de la langue que pour le challenge. Il y a un côté fou à expérimenter cette durée, qui fait d'ailleurs beaucoup pour l'intelligence du film. Bon, il est découpé en trois parties, hein, faut pas pousser, mais tout de même : voilà un véritable objet... [Lire la suite]
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03 mars 2012

L'Étrange Affaire Angélica (O estranho caso de Angélica) de Manoel de Oliveira - 2011

On retrouve toujours avec bonheur la mise en scène géométrique de Manoel de Oliveira, même si ce film est peut-être un poil en-dessous de la splendeur formelle de Singularités d'une jeune Fille blonde. Là encore, l'architecture des plans est impeccablement ordonnée : Oliveira joue des profondeurs de champs, des amorces, des focales, des compositions, des couleurs, et de la place de chaque objet, de chaque acteur, avec une virtuosité effarante, qui confère il est vrai parfois à un certain exercice de style, mais qui flatte l’œil... [Lire la suite]
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20 janvier 2012

Christophe Colomb, l'énigme (Cristóvão Colombo - O Enigma) de Manoel de Oliveira - 2007

Pas à dire : même quand il filme un sujet a priori pas passionnant (ici, les origines portugaises de Christophe Colomb), de Oliveira parvient à passionner par son art impeccable du cadre et de la mise en scène. Plus le temps passe plus la simplicité semble de mise dans ses plans d'une épure absolument somptueuse. Il suffit de regarder le dernier plan de ce film pour s'en convaincre : une ligne horizontale (la mer) qui sépare un rectangle (l'écran) en deux, avec juste un lointain point blanc (un bateau) pour rompre très légèrement la... [Lire la suite]
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16 novembre 2009

Singularités d'une jeune Fille blonde (Singularidades de uma Rapariga Loura) (2009) de Manoel de Oliveira

Pour ne point finir la semaine sur une note cinématographique lourdaude, le dernier opus de Manoel de Oliveira (100 ans, tout rond, au compteur à tel point que sur chaque travelling on craint un arrêt du coeur) est un conte moral d'une légèreté absolument jouissive. Si l'amour est aveugle, le spectateur - comme le personnage principal - l'est aussi, cherchant toujours à vouloir fantasmer sans voir la réalité... qui lui crève les yeux. Une entrée dans le film toute en douceur et en clins d'oeil avec ce contrôleur de train qui vérifie... [Lire la suite]
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26 juin 2009

Porto de mon Enfance (Porto da Minha Infância) (2001) de Manoel de Oliveira

Voilà un film qui ne mange pas de morue, ma foi. Il est de bon ton apparemment de s'extasier sur tous les films du bonhomme, mais je ne le ferai point. Ce Porto de mon Enfance est bien sympathique - le souvenir d'un cinéaste sur sa ville natale, on pourrait presque faire un cycle - mais n'a absolument rien de transcendantal. A partir de photos - celles notamment de sa maison d'enfance en ruines (forcément, comme les souvenirs sont aussi, par définitions, pleins de trous, cela fait une belle "image"), de petites... [Lire la suite]
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