11 janvier 2022

Le Désert rouge (Il deserto rosso) (1964) de Michelangelo Antonioni

Antonioni, hein, tout de même, on pourra me bassiner avec des auteurs contemporains qui font des jolis cadres et patati, mais là, hein, le mariage des couleurs, la précision de chaque plan pour inscrire son personnage principal dans un décor, dans un paysage d'usine, de brouillard, cette façon si précise de rythmer nonchalamment chaque séquence, bref tout cela, a-t-on vraiment fait mieux depuis Michelangelo ? Je pose naïvement la question d'autant qu'ici, admettons, oui, le rythme est lent, le scénario est flou, l'action plus rare... [Lire la suite]
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28 avril 2021

Zabriskie Point (1970) de Michelangelo Antonioni

Juste avant de se rendre en Chine pour livrer un portrait tout autant désillusionné du "modèle communiste", Antonioni avait déjà réglé son compte au "modèle capitaliste". Tourné à la fin des années 60, le film capte au départ l'atmosphère protestataire qui règne sur les campus : sa caméra se balade lors d'une assemblée générale où blacks et petits blancs discutent à n'en plus finir sur les moyens de résistance contre le flicage généralisé ; la discussion tourne vite au brouhaha et notre héros de quitter ce petit monde sur ces paroles... [Lire la suite]
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11 février 2021

Blow-Up de Michelangelo Antonioni - 1966

Je n'ai jamais bien compris ce film, et même après cette quatrième ou cinquième vision, vous me trouvez toujours démuni face à cet objet bizarre et mystérieux comme un bon vieux Lynch. Ce qui n'empêche pas que j'ai pris comme à chaque fois un plaisir certain à suivre les méandres de ce labyrinthe. J'avais le souvenir d'un film à suspense, autour d'un photographe qui prend par erreur une scène de crime dans un parc. Eh bien, c'est ça, certes, mais cette histoire n'arrive qu'au bout d'une heure de métrage, et est finalement à peine... [Lire la suite]
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10 mai 2020

L'Avventura (1960) de Michelangelo Antonioni

On a beau dire ce qu'on veut sur Antonioni, ses films restent d'une beauté formelle saisissante, soixante, cent, deux mille ans plus tard. Oui, c'est vrai que sur le fond, c'est toujours un peu plus coton, entre personnages désincarnés, amour impulsif, beauté des femmes et vide existentiel. On a toujours un peu de mal à adhérer à ces personnages qui semblent vouloir croire en l'amour sans être forcément capables d'aimer. Mais revenons à nos moutons. Sandro aime Léa Massari. Et Monica Vitti apparut. Et Léa disparut... Et Sandro se... [Lire la suite]
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12 octobre 2018

L'Éclipse (L'Eclisse) de Michelangelo Antonioni - 1962

Une femme quitte un homme, en aime vaguement un autre et se perd dans les rues d'une ville moderne désincarnée. Bon, une fois le scénario ainsi résumé exhaustivement, notons quand même qu'il s'agit d'un Antonioni, et que le gars parviendrait à rendre intéressante une omelette aux oeufs si jamais il lui venait en tête de la filmer. L'Eclipse est donc un brillant objet formel, qui transcende son tout petit sujet par un ton post-moderniste impressionnant, et par une vision glacée des rapports sociaux, amoureux ou familiaux : en gros,... [Lire la suite]
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22 décembre 2017

Profession : reporter (1975) de Michelangelo Antonioni

Un film où il fait bon se perdre pendant 2 heures, jusqu'au plan-séquence final de toute beauté... Enigmatique... oui... mais comme dirait mon ami Bibice "Et la vie, elle est comment, hein?... bon!". David Locke (Jack Nicholson dans sûrement l'un de ses plus grands rôles) en a ras le bol de sa vie de reporter, frustré par les gens qu'il rencontre, les infos qu'il glane après 12 h de marche dans le désert et quand son 4x4 s'enlise il lâche un cri de désespoir ("Mais y a personne là-haut, y a personne..." comme dirait le Gégé dans Jean... [Lire la suite]
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06 décembre 2014

Identification d'une Femme (Identificazione di una donna) (1982) de Michelangelo Antonioni

Voilà un film ma foi relativement simple, sage et limpide... Tout du moins au premier abord. L'histoire d'un metteur en scène en quête d'une femme, de la femme, d'un sujet féminin (...), l'éternel thématique du créateur à la recherche de l'inspiration et de jeunes filles en fleur. Difficulté d'aimer, d'être aimé, impuissance (sexuel, créatrice... ? Boh, c'est un peu pareil...) et autre aléa de ce monde contemporain où les embûches sont multiples. Notre personnage principal (Tomas Milian, une bûche) invite une sublime jeune femme... [Lire la suite]
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29 avril 2008

La Nuit (La Notte) de Michelangelo Antonioni

Il y a toujours quelque chose de déliquescent chez Antonioni, une infinie tristesse qui donnerait presque envie d'aller rejoindre les poissons rouges dans l'aquarium. Tout se délite comme ces murs qui partent en lambeaux, tout sonne faux comme ces bâtiments modernes sans âme, tous les personnages semblent rechercher quelque chose comme pour oublier qu'ils ont déjà tout perdu. Ce n'est pas forcément le film qui met le plus la patate, mais c'est aussi celui qui traque au plus près toutes les petites dégradations d'un couple qui... [Lire la suite]
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16 mars 2008

Les Vaincus (I Vinti) (1953) de Michelangelo Antonioni

Plus néo-réaliste que jamais, Antonioni se propose de montrer à notre jeunesse fugueuse que le crime ne paie point et que les envies de grandeur et de réussite à tout prix, si elles font bien sur les premières pages de journaux ou remplissent les écrans de cinoche, ne sont finalement que sordides. Aucun héroïsme chez ces jeunes gens prêts à tuer pour de l'argent ou la célébrité, uniquement un triomphe de l'ego, de l'individualisme qui sonne comme une déchéance. En trois récits situés en France, en Italie et en Angleterre, il tente... [Lire la suite]
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15 janvier 2008

Chung Kuo, la Chine (Chung Kuo - Cina) (1972) de Michelangelo Antonioni

Après une entrée en matière assez choc (une femme qui accouche sous césarienne, sans anesthésie, grâce à l'acupuncture - glourps!), ce documentaire d'Antonioni relativement long (3h30 tout de même) nous amène de Pékin à Shanghai en passant par une ferme collectiviste dans le Henan, la ville de Suzhou et les rives du Hangpu. Antonioni limite son commentaire au minimum, prenant le parti, même dans les sites touristiques, de se focaliser surtout sur les gens, l'expression des visages, des regards plus ou moins fuyants. Aucune hostilité,... [Lire la suite]
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