Twin Peaks : The Missing Pieces (2014) de David Lynch

Toujours partant pour un petit extra de Twin Peaks, the movie ? Et comment, même si on s'attend pas à des révélations de folie ni à des scènes d'anthologie, on prend plaisir, au cours de ses scènes coupées au montage ou, raccourcies et montrées ici en entier, à retrouver la plupart des personnages du film, et en particulier Laura Palmer... Laura, son addiction à la coke, ses plans-culs, ses amies, son fou furieux de pater, son Bobby... C'est surtout elle qui se retrouve ici au centre de ces scènes où l'on voit que derrière ce sourire d'ange se cachait résolument une sacrée coquinette, toujours prête à un rail de poudre blanche ou à un petit raid avec un camionneur (occupe-toi du levier de vitesse, je m'occupe de... - ah ouais, quand même - pas froid aux yeux, la Laurette...). Lynch ne nous la fait pas trop à l'envers puisqu'il nous livre tout de même 90 minutes de boni, solidement montés et mis en musique : des chutes mais traitées avec respect... On aura l'occasion de voir Chris Isaak lors d'une empoignade farouche avec un flic local, de retrouver les tics et le rictus de Kiefer Sutherland, de mâter encore l'ami Bowie lors d'une scène de voyage extra-temporelle, autant de petits plaisirs servis sur un plateau par nos agents du FBI. Lynch et McLachlan ne sont point oubliés mais auront droit ici à la partie congrue...

Parmi les petits scènes les plus fendantes, on peut relever ce repas à trois où l'inénarrable Leland apprend le norvégien à sa femme et sa fille Laura - cela s'achève dans un fou-rire hystérique un peu troublant, qui frôle l'absurde, faisant écho en quelque sorte à ce début de scène où ce con de Leland réclamait en gueulant sa hache... On pourrait également évoquer une petite saynète à la fin rigolote entre Lucy, et sa voix fluette, et Andy, le flic constamment paumé. Côté atmosphère plus dérangeante, quelques petites séquences entre le nain et McLachlan dans la fameuse pièce aux rideaux rouges et des petites allusions  à cette bague au joyau vert synonyme de bien des tourments pour qui la portera... Mais bon, comme on le disait, c'est surtout le passé de Laura Palmer dont certains pans nous sont montrés in extenso qui demeure ici à l'honneur : un goût pour la drogue et des fréquentations pas très saines qui enlève quelque peu de l'aura angélique de la Laura... qui paiera le prix, hein, on le sait... Pour les fans absolus, hein, quand même... Même si "l'esprit" twin peaksien entre grotesque et petits jeux turpides et dangereux est bien là. 

Les toiles de David