vlcsnap-2023-02-05-15h25m11s390

Salvadori, plus ou moins doué pour nous servir des comédies françaises de "qualité" avec son acolyte producteur Philippe Martin, nous sert ici un film sur la génération Thunberg : une bande d'ados (4 puis bientôt 5, parce que c'est plus simple pour départager un vote, lol) décide de faire péter l'usine du coin qui pollue la rivière (moins lol)... Un délire potache qui prend vite une tournure un poil dramatique (un canoé rempli de 200 litres d'essence, ça peut faire du dégât ; kidnapper un patron d'usine, même un gros con, peut tout autant vite mal tourner). Même si le ton général "recherché" demeure celui de la comédie (ma fille ricana d'ailleurs au besoin : un type qui se prend un arbre dans la tronche ou un gamin qui vomit ses tripes, ça l'amuse toujours, la jeunesse), on navigue malgré tout dans des eaux assez troubles au niveau de la morale : peut-on espérer la mort d'un homme (et s'en réjouir le cas échéant), tout inconscient qu'il soit de ses méfaits ?... Les patrons de Total ou de Lafarge n'ont qu'à bien se tenir dans les prochaines années s'ils ne veulent pas se faire massacrer par les petits rejetons de la Greta (dont le sens de l'humour reste aussi cocasse que celui de mon cactus, rappelons-le ). Mais revenons à notre film qui ne se prend tout de même guère au sérieux une fois ce petit point moral évacué... Rah, c'est quand même pas d'une finesse terrible dans l'ensemble, même si les gamins semblent prendre un certain plaisir à cette aventure on ne peut plus risquée ; Salvadori, outre donc la morale, ne recule devant aucune grossièreté langagière : nos gamins parlent résolument tout du long comme des charretiers et ce petit lâchage verbal, qui aurait pu parfois sonner naturel pour ne pas dire bon enfant (pour le coup), devient tellement systématique qu'il finit par gâcher toute micro finesse éventuelle des dialogues. On sent que Salvadori n'est pas là pour s'emmerder avec les effets de manche rhétoriques et nous sert une œuvre qui tendrait résolument à nous faire croire que 50 mots de vocabulaire chez l'ado, c'est finalement presque trop. Le film, qui peine à gérer les rebondissements, s'étale également dangereusement en longueur, tournant en rond autour de ce kidnappé bien difficile à gérer... Le cinéaste, ne reculant devant aucune invraisemblance (les gamins ne passent pas forcément la nuit chez eux : tout le monde s'en fout), peine surtout à trouver un second souffle à son idée punk de départ et livre dans l'état une petite pochade adolescente écologique dont on a finalement bien du mal à voir à qui il s'adresse vraiment : trop simpliste et léger pour des adultes, trop noir pour des gamins, on se dit que la chose a dû salement ramer pour trouver son public (je regarde : 114 000 spectateurs : mouais, c'est pas la folie). Un certain effort (le film d'ados, pas si courant dans notre paysage français) dans l'air du temps (l'écologie, comment lutter efficacement contre la pollution, bordel ?) mais un projet un peu flou dans ses motivations et, surtout, tellement maigre comiquement qu'il peine à convaincre.