vlcsnap-2023-01-29-10h38m48s099

vlcsnap-2023-01-29-10h39m08s667

Que du plaisir que cette petite vidéo-confession de Lynch qui revient comme un seul homme, face caméra et micro, sur le tournage (long : 5 à 6 ans de gestation) de son premier long-métrage mythique, culte, et déjà si merveilleusement incompréhensible (magnifique petite confession de Lynch sur le fil : voilà 25 ans que je lis des critiques, des analyses, personne n'a véritablement compris ce que j'avais vraiment en tête - ouf, ça me rassure... mais il a pas lu Shangols non plus, je pense). Il revient sur ces années passées comme "étudiant", au début des années 70, à l'American Film Institute... Ses profs marquants, ses rencontres professionnelles, un scénario qui n'en finit pas de ne pas se faire et puis la décision d'attaquer Eraserhead avec un scénar d'une vingtaine de pages... Il faudra investir des lieux (immenses), s'entourer d'une équipe de techniciens, fidèles, et choisir des acteurs (le choix est souvent rapide pour Lynch : ce type, là ? Oui, oui, très bien) pour aller jusqu'au bout de ce très très long tournage. Il raconte, tranquille, fumant sa clope, aidé parfois par l'intervention téléphonique de sa fidèle assistante-femme à tout faire Catherine Coulson avec laquelle il revient sur des anecdotes de tournage. Il est plus question de la coupe de cheveux de Jack Nance et d'anecdotes étranges de "transe" expérimentée par ses collaborateurs que du projet, que du fond du film. Lynch revient sur la conception "concrète" de cete oeuvre, la conctruction des décors, pour ne pas dire la rénovation du local dans son ensemble (on le voit pelle à l'appui - extraordinaire ce visage poupon : on croit reonnaître, bizarrement, sous certains angles, le futur visage de Kyle McLachlan !!!!...), le choix des lieux de tournage, l'investissement des acteurs, le génie de son chef-op ou encore la fabrication de la bande-son (à partir essentiellement de chutes de tournage d'un autre studio...). C'est un Lynch véritablement habité par son projet et habitant d'ailleurs sur les lieux-même du tournage (couchant dans le lit du héros pendant toute cette période...), un cinéaste qui s'est dévoué corps et âme à cette première réalisation - qui fera heureusement date... Une sélection pour Cannes bêtement ratée et un Lynch qui, un soir, décide de couper cette oeuvre de quatre heures en 90 minutes... On ne désespère pas de voir un jour cette version "complète" ou au moins de visionner quelques-unes des scènes coupées précuiesuement gardées par Lynch. Si on ne pénêtra pas vraiment dans les fissures du cerveau de Lynch, on a droit ici à un très beau récit en toute simplicité sur cette aventure de cinéma marquante, de par la nature de cette oeuvre, et de par la naissance effective de ce cinéaste résolument venu de nulle part. On t'aime, Lynch, on l'a dit déjà.

vlcsnap-2023-01-29-10h39m54s097

vlcsnap-2023-01-29-10h39m27s151

Les toiles de David