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26 janvier 2023

Mon Crime de François Ozon - 2023

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A chaque fois, je me dis que je vais finir par arrêter d'aller voir les films de Ozon, et à chaque fois, je ne sais pas, un concept marrant, un comédien, une idée, je vais voir le nouveau. Après le très beau Peter von Kant, il revient cette fois-ci à un genre qui a fait sa gloire par le passé : le théâtre de boulevard ringard. 8 Femmes était réussi, Potiche beaucoup moins, qu'en est-il de ce nouvel opus en kitcherie et en humour antique ? Eh bien c'est très moyen. On se demande bien ce qui pique Ozon de vouloir ainsi ressusciter des pièces délibérément passées, aux enjeux complètement désuets de nos jours, aux gags lourds comme une pièce de Victorien Sardou. Ce texte-là, en tout cas, est bien pataud : une histoire de meurtre d'un producteur de théâtre qui passe de main en main, d'abord endossé par une jeune comédienne peu farouche, puis par une vieille actrice du muet, sous les yeux interloqués des guignols de service : un juge incompétent, un père de famille à l'ancienne, un protecteur méridional, un flic à la Pieds Nickelés... Ozon convoque tout le gratin, mélangeant les jeunes acteurs en devenir (les poussives Nadia Tereskiewicz et Rebecca Marder, le sympathique Edouard Sulpice), les gardiens du Graaaand Théââââââtre (Luchini, Huppert et Fau), les seconds rôles engagés pour leur ringardise (Boon, Laspalès, de Lapersonne), proposant un festival de têtes connues qui semble bien constituer le seul véritable projet du film. L'histoire, sans intérêt, même pas un petit suspense sur le whodunit, même pas très maline dans les rebondissements, se déroule dans l’indifférence générale, déroulant paresseusement ses personnages hauts en couleurs et ses petites surprises sans passion. Certains acteurs s'en tirent mieux que d'autres, c'est vrai : Luchini, dans son imitation de Jouvet, est plutôt rigolo ; Huppert, pas du tout dirigée (sa bouche est rongée de tics) est amusante en vieille Cruella (elle effraye même un Dalmatien) prétentieuse. Mais l'ensemble va au plus rapide, ni fait ni à faire, comme si Ozon avait laissé son machin se dérouler entre deux siestes. Je veux bien comprendre qu'il ait eu des envies de travailler, en tant qu'exercice, sur l'esthétique des années 30, mais ce qu'il en extrait tient à la fois des pires décors d'Amélie Poulain et d'une imagerie gentillette et sirupeuse très fade.

Sans titre

Le seul point qui s'avère intéressant là-dedans joue contre Ozon. On se demande bien ce qui l'a pris de vouloir filmer en 2023 cette histoire de domination masculine déjouée. La jeune fille accusée du meurtre de son harceleur devient un symbole de la lutte des femmes, et se trouve riche et célèbre, ce dont elle avait toujours rêvé. Le film cache à peine son cynisme et son regard cruel sur ces femmes qui utilisent la mode du féminisme et de Metoo pour se hisser en haut de l'échelle. Ozon serait-il un infâme mâle dominant ? On pourrait le croire quand on découvre le personnage de Danny Boon, bienfaiteur bon enfant qui refuse les avances explicites de la bombe de service sous prétexte qu'il "aime sa femme". Tous les hommes ne sont pas des pervers, allez, certains sont même super. Par contre les femmes, ces salopes...", semble dire le cinéaste, pris un peu en flagrant délit de sexisme. Second degré sûrement, je ne dis pas. On connaît les provocations du sieur, et on met ça sur le compte de son caractère de collégien mal élevé. Mais était-il bien nécessaire d'ajouter cette pierre blanche dans le jardin des mâles ? Si tout le film a été fait pour ça, on se dit que Ozon y va peut-être un peu fort pour affirmer la suprématie de son sexe, ou pour rire de la lutte des classes qui se développe tellement actuellement. De toute façon, le film est raté et ne restera certainement pas dans les annales du 7ème art pour être discuté moralement. Un coup de provoc dans l'eau.

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Commentaires
S
Quelle condescendance ! La seule chose que vous exprimez, c'est votre (soit disant) supériorité sur ce cinéma pouark de François Ozon, beurk... Et si vous parliez cinéma au lieu de ne parler que de vous ?..
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