Bon, allez, soyons sympa, et reconnaissons que 5 Card Stud est un western regardable, pas foncièrement raté, même si la présence au générique de sacrés vieux briscards du genre pouvait laisser espérer beaucoup plus. Personne ne semble vraiment concerné par ce qui se passe dans ce scénario un brin paresseux, celui-ci ayant au moins l'originalité de mêler habilement une intrigue de film noir au western. Dans une petite ville, un joueur de poker tricheur est pendu sans autre forme de procès. L'un des sept joueurs présents à la table, Van Morgan, campé par Dean Martin, tente de s'interposer mais il est assommé. Peu à peu, la psychose grandit car chacun des fameux sept joueurs se fait sciemment assassiner par un mystérieux tueur. Van Morgan mène son enquête : le coupable est-il ce félon égoïste et grande gueule de Nick Evers (Roddy McDowall) ? Ou ce curé un peu chelou récemment arrivé en ville (Robert Mitchum) ? Un côté Dix petits nègres se développe assez agréablement, quoique sans surprise, le nombre de suspects tombant au rythme des étranglements et autres noyades de nos joueurs de cartes.
Comme je disais, personne n'a l'air de beaucoup s'amuser là-dedans. Les comédiens reproduisent ce qu'ils savent faire (Mitchum retente le curé ambigu de Night of the Hunter, mais il le fait de façon très poussive, sans esprit), ou cachetonnent en donnant le minimum syndical (Martin est mollasson) ; quand ils ne sont pas carrément mauvais (tout le casting féminin). Hathaway, quant à lui, est carrément aux abonnés absents, filmant sans idée et sans esprit un scénario parfois assez ridicule (franchement, le coup du flingue planqué dans la Bible, on nous la fait pas). On regarde ça sans déplaisir, je ne dis pas, c'est même plutôt plaisant pour une soirée d'hiver, mais on ne retiendra de ce western tardif que très peu de choses : les dialogues, parfois pétillants et drôles, pas avares en formules choc et en humour au second degré ; la musique de Maurice Jarre, taquine et enlevée, assez originale dans ce type de production ; et un petit ton décontracté parfois proche du méta ou de la parodie, ce qu'on peut appeler le "cool" avec nos yeux d'aujourd'hui. Un truc de série, chaloupé comme la chanson de Dean Martin qui le conclut, mais bien un peu mou du genou.
Go west, here