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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
19 janvier 2023

L'Homme en fuite (Stranger on the Run) de Don Siegel - 1967

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Il ne suffit pas de réunir de grandes stars du western pour en réaliser un bon, nous l'allons montrer tout à l'heure. On a pourtant confiance au départ, quand on voit au générique défiler des noms aussi prestigieux que Don Siegel, Henry Fonda, Anne Baxter ou Dan Duryea, et même s'il s’agit d'un téléfilm (les couleurs crasseuses et le plan franchement laid qui fait l'ouverture en attestent), on est prêt à passer un bon moment avec nos lascars. Mais dès les premières scènes, on grimace : Ben (Fonda) débarque dans un hameau, alcoolisé et sale comme un coyote, à la recherche d'une femme à laquelle il doit faire passer un message. Le grand acteur a beau faire tout ce qu'il peut, on ne croit pas à son personnage de clodo, et lui-même ne semble pas y croire beaucoup non plus : son jeu très intérieur, sans effet, qui a fait sa gloire, se heurte sur ce rôle trop guignolesque. En tout cas l'arrivée du bougre ne réjouit pas la petite communauté, qui n'a pas besoin d'un nouveau problème dans ce village où tout le monde s'ennuie quand il ne braque pas le chemin de fer. Quoique... quand il découvre la femme qu'il cherchait morte, Ben devient la cible de tous ces cow-boys désœuvrés : une chasse à l'homme s'enclenche, plus pour tromper l'ennui que pour rendre la justice d'ailleurs. Après une introduction infiniment longue et maladroite, qui ne parvient absolument pas à faire exister ce petit groupe de villageois, qui ne développe aucun personnage, on a droit enfin à un peu plus d'action, avec la fuite de Ben, les complicités qu'il trouve ça et là sur sa route, et les fusillades qui éclatent à chaque rencontre avec ses assaillants.

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Le scénario semble avoir été écrit sur un coin de table par dix mecs bourrés. Complètement décousu, rempli d'incohérences, il passe du coq-à-l'âne, délaissant les personnages pour ne livrer que des bribes de scènes déconnectées les unes des autres. On peut voir ainsi Ben passer de son statut d'épave à celle de héros en une scène, une gironde femme tomber raide dingue de lui au point d’accepter de sacrifier sa vie alors qu'elle ne le connaissait pas il y a deux minutes, ou un shérif arriver le couteau entre les dents et repartir trois plans plus loin copain comme cochon avec le Ben. On n'y comprend pas grand chose, si bien qu'on a un peu l’impression d'un machin psychédélique à la mode à l'époque. Bon, d'accord mais côté réalisation alors ? Eh ben malheureusement ce n'est guère mieux : le rythme dans les baskets, Siegel filme sans éclat et sans style des acteurs assez hésitants (mise à part Baxter, le reste de la distribution cachetonne). On notera pour lui faire plaisir une scène de fusillade en montagne bien montée et très lisible, une façon très réaliste de rendre les bagarres (ici, quand on se fait péter la gueule, on reste à terre) et un fond moral valable sur la justice de groupe opposée à la dignité humaine. Mais sinon, morne plaine.

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