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12 janvier 2023

Tootsie (1982) de Sydney Pollack

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C'était pas une si mauvaise idée de revoir Tootsie quarante ans après, nan, pas une si... Oui, certes, ok, les années 80, esthétiquement, semblent aujourd'hui aussi laides que les années 70, oui, la musique originale vintage donnerait la nausée dans un ascenseur, oui, certains acteurs (Teri Garr as Sandy, la copine de Dustin, une horreur) surjoue tellement qu'on se croirait dans une pièce de boulevard, oui, Pollack n'a pas franchement des idées de ouf pour placer sa caméra de façon ultra originale... Tout cela, c'est vrai. Mais le discours de fond, cette attaque en règle du patriarcat (un milieu du cinéma pourri à la moelle et des scénarii de soap au diapason : l'homme décide, la femme subit), n'a malheureusement pas pris une ride. Dustin Hoffman écope d'un rôle pas si facile que cela à défendre et à jouer : acteur ultra-chiant, renvoyé de casting en casting ou se sabordant lui-même sur un plateau en remettant en cause les directives du metteur en scène, ce coach d'acteurs passe son temps au chomdu (LA condition de l'acteur) ; c'est en devenant une femme (de caractère - tout en arrondissant un peu ses propres angles) qu'il va non seulement être reconnu et devenir utile : il se dresse sur et hors plateau contre les mains au cul, les appellations condescendantes, la soumission généralisée des femmes - qui acceptent parce que sinon... elles dégagent, c'est le principe de base qui semble régner dans le milieu. Affublé d'une horrible moumoute, de tenues affreuses, de lunettes plus grosses que celles de toilette, il y avait une grande probabilité pour que le ridicule l'assassine... Mais le bougre (Dustin la rustine !) s'en sort assez joliment, aussi bien au niveau de la voix que de son manièrisme border line... Il n'est pas franchement entouré de la crème des acteurs : les mâles, réalisateur ou acteur, en vieux beaux vieux cons, rôle qui leur va comme un gant, ou encore la chtite Jessica Lange qui joue la jeune première n'étant pas franchement d'un charisme absolu (oui, un joli minois qui fait frémir gorille et facteur mais sinon ?). Seul Bill Murray (on l'avait complétement oublié celui-là ; forcément à l'époque il n'était rien...), dans le rôle du compère de Dustin et du type qui se la raconte pas mal, nous propose un jeu minimaliste assez brillant : il constitue un très bon sparring partner pour un Dustin agité, sur tous les coups et sur tous les plans. Bon, les histoires d'amour parralèles (Dustin qui attire du veuf) fleurent la comédie vaudevillesque à deux balles mais permettent malgré tout un dernier quart d'heure "feel good movie" plutôt sympathique à défaut d'être ultra finaud. Du pré-meetoo# en boîte de conserve, c'est déjà ça.

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