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4 décembre 2022

Meshes of the Afternoon (1943) de Maya Deren

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Dès qu'on nous parle de classement (celui de Sight and Sound donc sur les cent meilleurs films de...), on a forcément la curiosité d'aller y jeter un oeil - surtout pour y découvrir une éventuelle rareté... J'avais jamais entendu parler de cette Maya Deren et de ce court-métrage, autant de raison d'y jeter un oeil... Eheh, on est là face à une petite chose assez intrigante puisqu'il y est question, dans une atmosphère toute surréaliste bien que la donzelle s'en défende, d'une femme rêvant d'elle, rêvant d'elle (elle se multiplie), une sorte de rêve sans fin en quelque sorte, répétitive à souhait, et à haute teneur, se dit-on immédiatement (c'est toujours un réflexe quand on ne pipe rien), symbolique pour ne pas dire freudienne... Une femme, donc, qui ramasse une rose (tombée du ciel, enfin pas vraiment puisqu'une main venant du ciel la dépose sur son chemin...), et qui rentre chez elle, dans un appartement vide... Elle s'endort... On croisera dans ce rêve une sorte de figure de la mort avec une tête miroitante (du meilleur effet, esthétiquement parlant), et il y sera surtout question d'objets dont on ne pourra cesser de questionner indéfiniment le sens : une clé, un couteau, une fleur, un miroir... et notre double qui se dédouble et qui semble ne pas réussir à se libérer de ce sommeil où les impressions de déjà vu deviennent des leitmotive... Un homme, finalement, fera irruption dans la pièce et devra faire face à cette femme alanguie...

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La question de l'interprétation finira forcément à un moment par se poser (une œuvre dans l'air du temps (d'une femme par une femme sur les femmes... hum) où il serait question d'aliénation féminine ?... Oui, peut-être... une œuvre d'un fatalisme terrible, tragique, puisque la mort d'un être finira par se révéler auto-destructrice ?... Mouais, pas forcément non plus)... Le fait est qu'on sent qu'il y a là dedans matière à diverses interprétations, ce qui est toujours bon signe... Si on ne peut s'empêcher, bâtard que l'on est, de penser tout du long à Lynch (cette clé mystérieuse, ce dédoublement, ces énigmes...), on ne peut que finir par reconnaître à la chose une véritable qualité intrinsèque : un rythme envoûtant, un mystère qui s'épaissit, des "clés" pleines de double-sens (ou pas - l'expression "donner sa langue au chat" prend peut-être ici tout son sens) et un doute qui s'empare en très peu de temps (la chose durant moins d'un quart d'heure) d'un spectateur aux aguets de la moindre... clé. Une jolie petite œuvre (féminine - féministe, voire même ? ) qui troublera à la perfection votre afternoon.

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