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1 décembre 2022

Luminous Procuress (1971) de Steven Arnold

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On aime bien découvrir ici ce genre de films ovniesques, ces trucs sortis de nulle part, des thirties (rugueuses) ou des seventies (totalement starbées), ces oeuvres parfois un peu chiantes, c'est vrai, mais où l'originalité et l'audace priment avant tout. Savoir d'entrée de jeu que le son de ce film était tellement pourri qu'il a fini par être remplacé, par le responsable même de la bande-originale, par une sorte de charabia incompréhensible, marque déjà des points. Ensuite de quoi s'agit-il ici vraiment pour peu que le film soit résumable : soit deux gars (dont l'un dans une combi marron tellement merdique que cela fait automatiquement notre joie : la mode de l'époque, une tragédie) accueillis dans une maison bourgeoise par une sauterelle en porte-jarretelles, une soubrette qui va les conduire tout droit vers un(e) étrange hôte (Pandora...) entourée de type dont les cache-slips sont déjà toute une poésie en soi(e). Celle-ci va véritablement ouvrir sa boîte de pandore (ohoh) et les mener dans des salles où ils pourront, en voyeurs la plupart du temps, assister à des "tableaux animés" pas piqués des hannetons : une orgue de barbarie avec des marionnettes humaines peu couvertes, un amalgame de corps où pieds et bites voisinent négligemment, un Cléopatron somptueux et un rien morbide, du prêtre qui fourre impunément de la nonne, un couple hétéro qui ken tant et plus (moi je dis qu'on n'est pas du tout au niveau de la simulation dans la pénétration mais cela n'engage que moi), une partouze à quatre individus, une bande de drag-queens très fruités (drag-queens qui fournissent d'ailleurs une bonne partie de la figuration) menée par un type dont les seins en forme d'ananas font fureur, une orgie (quasiment la dernière séquence) à laquelle nos deux voyageurs sexo-temporels finissent par prendre part, ou encore une dernière cérémonie ésotérico-érotique autour d'une inquiétante créature sous verre... Si au niveau du fond, on doit bien reconnaître qu'on reste assez sceptique (le cul, déguisé ou non, c'est quelque chose de sympa, non : on peut s'en tenir là pour l'essentiel ?), au niveau de la forme, on peut tout de même apprécier cette belle débauche d'énergie qui transpire le sexe par tous les pores et par toutes ces fringues multicolores (pas le film de chevet d'un organisateur de la coupe du monde au Qatar, qu'on se le tienne pour dit). S'agiterait-il là d'une sorte de voyage intérieur (la plupart des scènes sont entre quatre murs... une petite échappée tout de même dans les bois pour que nos drag s'ébrouent un brin) dans un univers meta-genré, meta-sexué, meta-métaphysique ? J'ai envie de dire peut-être... Même si on se perd un peu dans ce labyrinthe transgenre où les bacchanales règnent en maître, il faut reconnaître au gars Arnold qu'il ne recule devant rien (du sexe ardemment consommé au culte des corps nus décomplexé) et que la façon de filmer demeure tout du long (ces lents travellings pour nous faire découvrir ces tableaux qui se mettent progressivement en branle) particulièrement soignée. On pousse certes un petit ouf de soulagement sur la fin (et un film avec un scénar sinon, pour changer ?) mais on doit reconnaître que cette plongée avant-gardiste au pays des Cockettes (l'ensemble de la troupe de figurants) nous fait passer de l'autre côté d'un sombre miroir fantasmatique assez réjouissant et libertaire.

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