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22 novembre 2022

Rushmore (1998) de Wes Anderson

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Je ne dis pas que cela ne sent pas un peu le fond de tiroir ces deux titres de suite... (j'en viendrais à bout de cette odyssée Criterion, plus qu'une quarantaine de films, une bagatelle). Bon, on sait que l'ami Wes Anderson, en ces colonnes, n'a que rarement la côte. A revoir ce Rushmore des années de jeunesse, on se dit résolument que c'est un cinéma "d'auteur" (considéré comme tel en tout cas) qui en manque carrément (de la hauteur, hein, vous n'êtes pas si niais, on est d'accord). C'est déjà ici le type de héros andersonnien par excellence, un ado de 15 ans (Jason Schwartzman qui en fait bien trois de plus : normal, il les a), droopiesque, raté, qui donne le meilleur de lui-même dans une douzaine de clubs extracurriculumesques mais dont les résultats scolaires sont médiocres et les amours guère plus réussies... Bref, Droopy tente de s'animer, de se débattre, mais la terre entière semble être contre lui et il ne se déride guère... La seule activité où il faut reconnaître qu'il excelle vraiment c'est dans la mise en scène de pièces de théâtre aux décors particulièrement chiadés (sa pièce finale censée se dérouler au Vietnam (explosions multiples, hélicoptère téléguidé...) c'est le budget cumulé de toutes les mises en scène de Gols). Mais avant de connaître une éventuelle reconnaissance, notre pauvre Jason va en chier des bulots. Des potes qui le trahissent, une aimée qui l'ignore sexuellement et qui le trompe avec un prof marié pourtant proche de Jason (Bill Murray, pas glorieux, éternel clown triste), des adultes qui le prennent de haut, des gamins qui le chambrent, c'est un véritable parcours du combattant dans lequel notre Jason se lance... Une guerre dont il tentera de sortir vainqueur avec son sens quelque peu démesuré de la mise en scène, justement... C'est comme toujours très gentillet, cet univers andersonien : des personnages un peu monolithiques, des mini-gags mignons qui peuvent même vous arracher un petit rictus de compassion, un héros tellement loser qu'on finirait presque par avoir de l'empathie pour lui, encore faudrait-il qu'on ose entrer dans cet univers un peu glacé, un peu lisse, où les truculences comiques laissent plus souvent qu'à son tour un peu froid. Le problème, déjà, chez Wes, c'est qu'on voit un peu les ficelles de cette mise en scène par trop figée, c'est qu'on devine un peu trop à l'avance les réactions de ces personnages à la psychologie d'adulescent un peu demeuré. Pas le rush, quoi, pas Wes-h either.

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