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5 novembre 2022

Le Temps de l'Innocence (The Age of Innocence) (1993) de Martin Scorsese

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Je critique Scorsese et poum, dans la foulée, je m'en envoie un petit. J'avoue qu'il y a là un peu de perversion d'autant que, de ce Temps de l'Innocence, je gardais un souvenir guère transcendant. Eh bien mon souvenir était le bon, dirais-je en toute humilité. On est ici dans la reconstitution grand crin, dans du costume à grand frais, dans de la valse qui valse, dans des mouvements de caméra, tout du moins au début, d'une fluidité fluide époustouflante, dans une mise en scène des figurants au cordeau, dans des scènes en extérieur où chaque rose a été repeinte à la main, dans... bref du cousu main. Au niveau du casting, attention, on a du lourd, Daniel Day-Lewis, l'homme aux douze Oscar, catégorie olympique et para-olympique, en amoureux transi qui fait la gueule, un rôle taillé dans du velours pour notre homme, Michelle Pfeiffer en blonde à bouclettes encore et toujours fatale malgré elle, Winona Ryder, en petite stranger thing toute mignonne, enamourée et naïve... Le principe, il est simple comme 1 et 2 font trois : Daniel doit épouser Winona, mais il aime Michelle, qui peine à se sortir d'un divorce... Troublitude et déceptive attitude dans ce monde new-yorkais trop mal fait... C'est tout ? J'aurais envie de dire oui tant qu'une fois ce principe posé, rien ne va bien évoluer chez nos trois caractères fort marris... Daniel se sent vraiment trop bien avec Michelle, elle aussi avec lui, mais bon, il ne faudrait pas tout foutre en l'air, tout gâcher au sein de ces familles en équilibre dans le grand-monde, il craque un peu, se reprend, épouse finalement Winona la mort dans l'âme, tente de donner le change, aimerait bien revoir Michelle, parce que, oui, bon, non, rectitude et résilience... non décidément la passion n'est pas possible dans ce monde trop étriqué, dans cette époque trop tendue du cul. Il nous reste donc, à nous spectateurs, à trouver les décors jolis, les fleurs fraîches et les acteurs très concentrés sur leur incarnation du malheur sentimental. Daniel est tout en colère rentrée et en amour frustré (il se contente d'avoir un regard chagrin tout du long, c'est un grand acteur), Michelle est toute en petites minauderies inutiles et en amour frustré, Winona sourit bêtement, joue la potiche, prend son mâle (...) en patience en faisant mine de (elle est pas si dupe, la pauvrette, marche)... C'est beau, c'est lisse, c'est une partition jouée en finesse en respectant chaque bémol et dièse, on se demande un peu ce que Daniel et Michelle se trouvent vu qu'ils n'échangent guère sur le fond, on est sceptique, quoi, on s'ennuie, on se languit, on se dit qu'on en finira jamais avec cette romance qui putain n'ose dire son nom bordel mais barre-toi avec, nom d'un chien, et cesse de faire ce regard d'épagneul breton blessé. C'est un film parfait pour ma grand-mère, tiré à quatre épingles, propre et dégoulinant de tristesse. Dommage qu'elle ne soit plus. L'innocence est morte et notre croyance en Martin guère plus vive. Et cette Dernière Tentation du Christ sinon, ça donnait quoi déjà ? Vous me concédez une pause, hein ? Grand fou, va.

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Commentaires
S
Mon grand-père portait parfois un bonnet de bain de grand-mère (il faisait du water-polo). C'est dur à vivre à l'adolescence.
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S
Mon grand-père aimait la chasse sinon. Des réactions ?
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M
Bonjour, très bon article (comme toujours) ! Mais... arrêtons d'alourdir le dos des "grand-mères", le nouvel ostracisme - pas très nouveau mais bien persistant. Valorisons les femmes, toutes les femmes, elles sont tellement absentes. Non ? A commencer par le milieu culturel, jamais de femmes à la guitare, au clavier, à la batterie, elles ne savent pas jouer de la musique. Elles ne savent qu'être les meilleures dans les études, puis elles disparaissent à jamais, jusqu'à être tout ce qu'on peut mépriser allègrement comme "petite mamie" etc. On les fait chevroter, demander conseil, donner des conseils "de mamie". Où que se porte le regard les femmes n'y sont pas, sinon mannequins ou putes. Y'a du boulot.....
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