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Shangols
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12 novembre 2022

LIVRE : Vivre vite de Brigitte Giraud - 2022

41gtNqGdumLJ'aime bien, cette année, au Goncourt, ils ont sélectionné plein de petits bouquins que tu peux lire sur la plage,  le temps d'une sieste légèrement éveillée, sans faire d'effort. Brigitte, puisqu'il s'agit là d'une Brigitte, reprend le principe du "si" : si j'avais fait ça, si on avait pas fait ça, mon compagnon ne se serait pas bêtement viandé en moto... On connaît tous le concept "avec des si on mettrait Paris en bouteille, les Balkany en prison à vie", etc : c'est aussi illusoire qu’inutile mais cela occupe. Eh bien la Brigitte ça l'a occupée méchamment voire obsédée pendant vingt ans : peut-on échapper à ce fatum, à cet enchaînement de petites choses qui font que ? La réponse est non mais cela permet, le temps d'en arriver à cette conclusion évidente, de remplir une centaine de pages et donc de se retrouver sélectionnée au Goncourt - la mort et la mémoire font vendre, sans doute. Comme je le disais à l'ami Mitch qui m'a obligé d'entrée de jeu de fourbir ma meilleure répartie vis-à-vis de cette œuvre : Vivre vite se lit et s'oublie à la même vitesse mais permet quand même au passage de prendre conscience qu'une moto japonaise, une 900 (! Gols fait la moue), peut se révéler aussi dangereuse que la planchette du même pays. Un démarrage pas maîtrisé, tu pars en wheeling, tu t'écrases sur le bitume. Étant moi-même motard (rire de Gols), mais ayant le bon goût de ne chuter que lorsque je suis quasiment à l'arrêt (ce qui m'a coûté tout de même une cheville il y a cinq mois : mais mercredi prochain je vais chez l'osthéo, j'ai rendez-vous (Gols me fait les gros yeux)), cette histoire ne pouvait que m'affecter, en un sens... Mais la Brigitte, même si son hommage, son "devoir de mémoire", son dévouement envers le défunt sont louables, livre justement un livre qui n'a que des allures de devoir : des petits chapitres bien rangés, dans le bon ordre, avec des titres de collégiens ("si je n'avais pas oublié ce jour-là de mettre du Ras el-hanout dans le couscous", genre) et c'est parti pour une vingtaine de suppositions plus ou moins tirées par les cheveux qui se révélèrent toute forcément fatales, puisque participant en un sens à cette tragédie... Un gentil devoir de "vacance" (dans le sens de "manque", vous l'aurez compris par vous-même) qui, quel que soit l'intérêt qu'on porte à ce prix littéraire, donne une image bien pâlichonne de la production littéraire française de cette rentrée...Tiens, je vais me faire le Devers, je suis bien lancé maintenant, vrouummm !   (Shang - 09/10/22)


9d090fc16ab76813037b29fecd19eadb7fbd617b72422180def86d861572f449Un bouquin bien fadasse, je plussoie, remporte donc cette année le Graal. Bon. C'est pas le premier, ça ne sera pas le dernier, tant pis. D'autant que, allez, ce n'est pas le pire livre de la rentrée. Il a au moins le mérite d'une grande sincérité et d'une grande honnêteté par rapport à la douleur éprouvée par Brigitte Giraud quant à ce drame qui la toucha naguère. Oui, si, si, si, à ce jeu-là, auquel on a tous joué (et surtout Lelouch), on peut aller très loin. Reprenant en quelque sorte ce principe à la Desnos (son poème taquin "La Colombe de l'arche"), elle nous offre une variation au final assez légère sur le hasard et sur l'effet-papillon. Légère, oui, puisqu'il s'agit au final d'un jeu, et qu'on oublie assez vite qu'il s'est terminé par la mort d'un homme. C'est l'effet de la grande pudeur de l'auteur, qui parvient à parler de cette tragédie sans aucun pathos, sans se complaire dans la plainte, en évitant de faire de son livre une thérapie fatigante. A ce titre, c'est plutôt réussi. Après, ça ne va guère plus loin, et on aurait aimé que le principe soit réellement poussé jusqu'à ses plus absurdes limites ("Si Obama n'avait pas été élu", " Si Duguesclin avait mangé de la salade", enfin n'importe quoi, puisqu'on sait bien que tout est lié sur notre bonne vieille planète, relisez Schopenhauer, et que tout pouvait conduire à cet accident de moto). Trop court, trop petit, trop inutile, trop "sans prétention", un Goncourt pour que dalle.   (Gols - 12/11/22)

Commentaires
B
"Le con et court", une prose et une pensée si bien résumées. <br /> <br /> <br /> <br /> Allez, alambique un peu les mitch de la boulangère qu'on, ben qu'on.
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S
Ah non, détrompez-vous, pour une fois je l'avais lu avant la remise du prix, grande première... Pour le reste, oui, non, vite lu, vite oubliu
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D
Tiens, dans le genre "Air du taon", nous arrive "Impunité" de chais-plus-ki. <br /> <br /> La tévé, PPD, MeToo, "Je-me-moi", présent de l'indicatif... <br /> <br /> <br /> <br /> Y a tout.
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C
Ouais. Maso. <br /> <br /> Enfin, vous, au moins, vous avez la plage qui va avec.
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