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3 septembre 2022

Solino de Fatih Akin - 2002

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Diable, heureusement qu'on connaît la suite de la carrière de Fatih Akin, qu'on sait qu'il restera certes dans le classicisme mais saura s'émanciper dans un ton personnel ; car s'il fallait s'arrêter à Solino, on aurait l'impression d'un de ces 8000 cinéastes coincés dans une nostalgie rance, et ne parvenant pour la transmettre qu'à réaliser des films doux-amers parfaitement ineptes. Le spectre de Tornatore plane sur cette gentille variation sur l'enfance de l'auteur, qui a déplacé ses origines turques dans l'Italie ensoleillée, c'est plus photogénique. Papa rame pour trouver du taff, maman est dévouée et digne, le grand frère flirte avec la petite délinquance, et notre héros, Gigi, rêve de devenir cinéaste et d'embrasser la petite brunette qui lui fait les yeux doux. La smala décide de déménager en Allemagne où le travail est plus prometteur, mais le père, vieux fainéant, ne veut pas se salir les mains ; sa femme décide donc d'ouvrir la première pizzeria du pays, engageant toute sa famille dans le commerce. Très vite, le restaurant prospère, dans un mouvement parallèle au délitement de la smala : les parents ne s'entendent plus, le frère joue de plus en plus avec le feu, et Gigi a peur de se laisser entraîner dans un destin dont il ne veut pas (reprendre les fourneaux au lieu de devenir Orson Welles) et de tomber amoureux de la blondinette qui lui fait les yeux doux. Houlala, c'est difficile la vie, mais c'est aussi amusant, tendre et gai.

Sans titre

De saynètes anecdotiques en anecdotes rigolotes, Akin construit un gentil récit autour de Gigi (lui-même), courant après  son vœu fou de faire du cinéma. C'est tendre comme un bonbon Krema à la fraise, acide comme un bonbon Krema au citron, ça ne fait aucun mal à personne, et c'est bien entendu accompagné par la musique nostalgique adéquate. C'est même pas mauvais, parce que le compère sait de toute évidence filmer et diriger ses acteurs, monter de façon fluide et agréable et écrire en ménageant les effets dramatiques et les pointes d'humour. C'est juste qu'on a déjà vu ce type de film 80 fois, avec les mêmes scènes, les mêmes émotions, les mêmes clichés (la mère pleine d'abnégation qui se donne corps et âme à ses enfants, le père égoïste et lâche, les filles qui vous trahissent, le gamin trop mignon ballotté par la vie), et qu'on a à chaque fois ressenti la même chose : un vague ennui, un doute sur la véracité de la chose, un énervement certain devant la mièvrerie de certaines scènes, une indifférence complète devant une histoire cousue de fil blanc. Bon, on oubliera donc cette chose issue du même moule que les autres.

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