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24 juillet 2022

Clèves (2022) de Rodolphe Tissot

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L'adolescence, le début des tentations, l'été... on connaît le schéma par cœur et on se dit que Tissot, qui adapte un bouquin de Darrieussecq sous influence classique, va peut-être trouver à l'ère #Metoo un ton original. La réponse à cette hypothèse de travail s'impose assez vite : non. Il sera ici question d'une jeune fille qui, découvrant son petit potentiel attractif, voguera certes d'homme en homme : un pompier (en feu), un petit bourge (pédant), un voisin (un gros nounours fan de métal) ; différentes expériences, plus sexuelles que véritablement sentimentales. Tissot affronte la nudité franchement, ce qui est tout à son honneur en un sens (dès le début de l'adolescence (et du film) les jeunes filles parlent très librement de sexualité) : il serait bêta de se voiler la face à une époque où le porno se trouve plus en libre accès que la moutarde. Du coup, oui, la jeune Solange se fait doigter en boîte, se masturbe dans sa baignoire, suce au premier rencart, enfourche son voisin comme s'il s'agissait d'une grosse moto : le sexe n'est point tabou... Malheureusement, au-delà de ce traitement gentiment frontal de la sexualité, le scénario, lui, débande très vite ; le pompier est un mâle dominant lambda inintéressant, le petit bourge est un merdeux sans affect (ou un peu trop sur le tard), le gros nounours est une peluche maladroite par trop prévisible, un petit coeur fleur bleue dans un grand corps de brutasse... Des personnages donc un peu trop typés, sans véritable aspérités et une histoire qui tourne un peu trop vite en rond. Tout est cousu de fil blanc : le divorce des parents, la dépression de la mère, le discours didactique sur la sexualité, l'ennui de la jeune fille qui butine et lutine mollement... Rien de bien nouveau et ce à tous les étages. Comme le jeu des acteurs n'est pas non plus toujours très convaincant, manque de naturel, et que certains dialogues sonnent affreusement creux (en particulier dans la bouche du petit bourge qui récite ou du père), on a vite tendance à regarder la chose du coin de l'oeil avec une petite moue déceptive aux coins des lèvres. Décomplexée mais une œuvre Clèves-coeur sans grande profondeur et véritable audace sur le fond.

Cleves-Arte-Nous-sommes-entres-dans-le-vif-du-sujet-en-choregraphiant-de-A-a-Z-les-scenes-de-sexe

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