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20 juillet 2022

Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil -1969

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C'est bien beau, d'explorer ces films du patrimoine français censés avoir illuminé notre jeunesse. Mais ça permet surtout de vérifier qu'il y a dans le lot une majorité de bouses. Le Clan des Siciliens est nul, un de ces trucs qu'on souhaiterait définitivement voir disparaître avec Mon Curé chez les nudistes, puisque ça a le même intérêt formel et moral. Non seulement c'est très laid, avec ce montage insensé, cette photo très vieillotte (qu'on mettra sur le compte de l'esthétique de l'époque) ou ces costumes empesés (Verneuil, c'est du cinéma de reconstitution... contemporain), mais c'est en plus hyper ringard dans son fond : la virilité exacerbée de ces hommes à la mâchoire carrée et au verbe rare, considérant ces demoiselles au mieux comme des servantes ("Fromage", ordonne laconiquement Gabin après avoir servi son héritier et lui-même en spaghettis, et avant d'ajouter à l'intention de son mari : "Moi, je lui permettrais pas de s'habiller aussi court") au pire comme des orifices ("Maintenant, barre-toi, je sors de deux ans de prison", affirme avec une finesse renversante Delon), ferait s’évanouir Harvey Weinstein aujourd'hui. Mais elle est ici mythifiée et partagée avec force clins d’œil entendus et complices par un Verneuil. Autres temps, autres mœurs, me suggèrera-t-on ; admettons, mais ça fait mal en 2022 de revoir un de ces films phallocrates et crétins.

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Gabin-Delon-Ventura : on sent bien qu'on ne va pas être dans un Bresson, et ça se confirme très vite. Dès le générique, pour ainsi dire : l'arrivée dans le cadre de Delon est retardée au maximum, pour déifier la figure de l'acteur censé représenter un des clous du film. Quand il sort de sa cellule, le visage ébloui et la mine virile, le film peut démarrer. Il en sera de même pour l'entrée des deux autres figures tutélaires du cinéma français, Gabin dans l'obscurité d'une cage d'ascenseur, Ventura après deux minutes de cadre de dos. On sent bien que la présence de ces trois-là constitue le seul atout de Verneuil, il ne se prive donc pas d'effets sur eux. Tout le reste est accessoire, et c'est très paresseusement qu'il filme cette fatigante histoire de casse du siècle. Chacun fait le truc qu'il sait faire depuis toujours : Delon tombe les filles en montrant son bon profil, Gabin bougonne et fait son malin, Ventura rigole quand il se brûle et fait son regard en-dessous, et chacun se retrouve à la cantine très satisfait. Comme dirait l'autre, ça en touche une sans faire bouger l'autre, et c'est aussi passionnant qu'un tournoi de pétanque. Dans ce cinéma paresseux, entièrement dévoué à ses stars, rien ne saille : pas de mise en scène, un suspense dans les choux, de la psychologie de collégien, une écriture usée jusqu'à la corde. On retiendra la musique de Morricone, bien sûr, et ça et là, quelques petits éléments plus sympas : l'idée de l'usine à flippers qui sert de repaire aux bandits donne un côté un peu pop à cet univers qui semble dater de Mathusalem, le coup de la cigarette de Ventura, ou l'arrestation finale de Gabin. A part ça, Verneuil semble mettre une pelletée de plus sur un cinéma français de qualité déjà mort depuis des années.

Commentaires
M
Proprement in-regardable. <br /> <br /> Film d'idiot du village.<br /> <br /> On a du mal à croire que ç'a existé.
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K
Ah mais MERCI !!! je l'ai vu y'a quelques mois et j'en revenais pas d'à quel point il pue !!!! j'en ai quasiment fait une jaunisse x)
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