Actually... (2022) de Kiyoshi Kurosawa

Entre deux pastis et deux parties de pétanque, le gars Shang n'est pas encore tout à fait mort... Il récupère... Et se divertit mollement avec cette petite chose de Kurosawa qui nous offre ici, en pièce de résistance de cette œuvre d'une vingtaine de minutes... un clip vidéo sur un gilr's band japonais. Oups, j'en avale un glaçon... Avant d'assister à cette chorégraphie de jeunes filles bien propres sur elles dans un décor en ruines (une métaphore de leur état intellectuel ?), il sera tout de même parvenu à faire un petit peu monter la sauce grâce à ce filmage toujours aussi gracieux qui alterne plans fixes et petits mouvements de caméra vers l'avant qui apportent soudainement un léger doute, une sorte de déséquilibre... Au niveau de l'histoire (...), diable, il est vaguement question d'une fille enfermée par une première donzelle dans une salle puis libérée par une seconde : la fille enfermée reste totalement zen et annonce que cette petite expérience l'a rendue plus forte, qu'elle revient avec plus de pêche... On est un peu baba devant ce contenu quelque peu superficiel mais on ne peut s'empêcher, en s'attachant à ce petit travail sur les angles de prises de vue, en suivant le jeu de ces jeunes filles très peu démonstratif, ou encore en remarquant l'usage de ce bruit de fond qui s'invite dans cette pièce bien mystérieuse, de retrouver ça et là cette petite touche kyoshiesque capable de faire monter la pression par des effets minimalistes... C'est certes un peu trop diluer le talent du maître dans beaucoup trop d'eau (de rose) mais, bon, on se contentera pour l'instant de cette chose en cette période estivale languide.