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3 juillet 2022

LIVRE : Panique générale (Widespread Panic) de James Ellroy - 2022

Panique-generaleEllroy a pour habitude de vous prendre par la main aux deux premières pages pour ne plus vous lâcher ensuite, en particulier grâce à ce ton si percutant, cette prose brut, ce jargon précis. Eh bien pas cette fois, franchement, et vous m'en voyez profondément désolé. Pour preuve d'ailleurs, j'ai du me faire violence pour parvenir jusqu'au bout de cet ouvrage qui dès les premières pages s'annonçait déceptif... Il est question ici de la vie dissolue du peu recommandable Freddy Otash : flic aux manières brutales, proxénète à ses heures, fouille-merde, maître-chanteur, il obtient toujours par son réseau, par ses écoutes, par ses interrogatoires musclés l'information recherchée. Soit pour toucher du fric, soit pour trouver un coupable - qu'il descendra éventuellement... On est ici dans le Hollywood des années 50 et le name-dropping bat son plein : Brando (suceur de bite ? ah, je savais pas), cette raclure de Nicholas Ray, cette fripouille de James Dean, Rock Hudson, Natalie Wood et j'en passe, en particulier sur toute la flambée de starlettes aux mœurs légères ; le moins qu'on puisse dire c'est que cela balance puisque dans ce petit monde la drogue, le sexe, la perversité (et les activités communistes...) ont installé leur quartier. Freddy, lui, est un impur, est va nager comme un piranha dans ces eaux troubles - certains tueurs lui donneront du fil à retordre mais il finira toujours par les débusquer entre deux petites pépés et deux rasades de whisky pour avaler des cachets. C'est pas beau beau beau, certes, et la langue Ellroyenne se vautre tant et plus dans cet argot salace de ces temps infernaux... Malheureusement, tout cela est très décousu, part un peu dans tous les sens ; on a franchement l'impression qu'Ellroy a écrit cet ouvrage au fil de la plume, se contentant de balancer ici ou là deux trois expressions du milieu en guise de tout style. C'est répétitif en diable et un peu creux, les mésaventures de Freddy se succédant avec toujours les mêmes éternels ingrédients (une gonzesse, un type chelou, un plan pourri, un interrogatoire saignant et hop, next). On sent bien une certaine panique mais c'est surtout au niveau de cette écriture qui tourne en rond. Bref, un relâchement certain du maître dont on ne lui tiendra pas forcément rigueur : on peut avoir envie parfois de se reposer sur ses acquis.

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