Tom l'Intrépide (The Last Trail) (1927) de Lewis Seiler

Du western des twenties, en veux-tu en voilà, avec ici l’ami Tom Mix en vedette. Voici une œuvre d’un peu plus d’une heure pleine comme une huître de l’étang de Thau avec un Tom qui va montrer tout à la fois ses prouesses de cascadeur à cheval et ses talents de charmeur malgré lui. Mix tape, certes, mais il n’a définitivement pas la carrure d’un jeune Wayne ; il fait en effet plus penser à un Buster Keaton qui se plairait à jouer les cow-boys d’occase. Nonobstant, l’ami Mix envoie du bois et ne recule devant aucun effort pour sauver sa future promise aussi bien des Indiens que du déshonneur familial.

Le film s’ouvre tambour battant avec un Tom qui porte une femme effarouchée sur son cheval non pas devant ou derrière lui mais à bout de bras, tout en menant son canasson sur un rythme de furieux pour échapper aux Sioux. Pfiou. Il confie la femme à son pote (merci Tom, putain je...) et s'en va dans la foulée sur les hauteurs du fort pour décimer du type à plumes avec son fusil douze coups… Quel homme, il n'a même pas le temps de se faire remercier... Ce n’est pas le dernier de ses exploits puisqu’on le retrouvera juste après en train de sauver un convoi d’or attaqué par des malfrats puis sur la dernière partie en train de jouer les équilibristes lors d’une course de diligences digne de Ben-Hur - il flirte avec le sol, risquant sa vie alors que les chevaux cavalent, pour réparer les rênes cassés tel un Harrisson Ford des temps anciens (Mix, inspirateur de Kubrick et Spielberg ? Et pourquoi pas…). Entre ces diverses actions d’éclat, Mix tente de sympathiser avec la veuve et l’orphelin, prenant totalement sous son aile le gamin de son pote décédé (il lorgne sur la gorette, non ? Pas forcément, Mix a le cœur sur la main). Le film tombe dans un petit ventre mou : la romance qui prend son temps pour se construire, la complicité avec le gamin (qui demande quinze fois à Tom si sa mère va lui donner un bain, c'est trop drôle) ou encore l’enquête sur le méchant de l’histoire : il est moustachu, on le repère assez vite (et la musique ne laisse guère planer le doute, redoublant de flon-flon à chacune de ces apparitions : ouhhh il est suspicieux le gars). On apprécie ce petit temps de repos avant ce final qui nous laissera grand dieu sur les rotules. Petit mais costaud le Mix. Atomix ? Intrépide, tout du moins, dans un western qui ne l'est pas moins, trépidant.

Go old west, here