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30 mai 2022

LIVRE : Plonger de Christophe Ono-dit-Biot - 2013

9782070134274,0-1707730C'est vrai qu'il y a quelque chose qui peut vite devenir irritant dans ce livre salué en son temps par les fantômes de l'Académie française : on est dans une sorte d'auto-fiction passionnelle à la française, écrit dans un style terne, factuel, fluide mais insipide pour le coup, où il semble que la gageure réside dans le fait de donner des détails sur un maximum de lieux visités (l'Espagne, l'Italie...) tout en ponctuant son récit d'une pléthore de name dropping artistiques (il y avait le name dropping de célébrités, voici venu le temps du name dropping culturel). César, le héros, père de Hector (Ulysse, au secours), est tombé amoureux dingue de Paz, une artiste, forcément, une photographe,  qu'il va suivre dans son pays natal, sans la connaître, sous prétexte de faire un reportage sur le cidre (...) - c'est le coup de foudre, tu parles, et il accompagnera sa douce aussi bien au Louvre pour une visite nocturne (ambiance - sans Belphégor c'est un peu la chienlit quand même) que lors de la fameuse biennale de Venise, sous le regard alors d’œuvres artistiques contemporaines sur-signifiantes... C'est là qu'il va lui faire un enfant, dans le ventre d'une baleine géante (métaphore), contre son gré, par amour quoi... Oui, dit comme cela (ou autrement d'ailleurs), le livre à toutes les chances de ne guère vous attirer, ou de finir dans la tronche d'un accordéoniste de rue sitôt entrouvert par Gols. Mais bon, moi je suis un dingue, et je tins bon, contre vents et marées, pour voir jusqu'au bout ce que l'Ono avait dans le bide... Alors oui, c'est vrai que c'est un peu Chamallow, qu'on est dans de la petite littérature française romantico-dépressive qui ne sort guère du lot, mais le gars Biot, dès lors qu'il se fait moins fanfaron (son passé de reporter l'a quelque peu traumatisé quant aux pays dit exotiques), qu'il se fait salement lourder et qu'il devient détective malgré lui (on sait, depuis le départ, que le corps d'une femme a été retrouvé sur une plage ; il y a de fortes chances pour que ce soit sa compagne) parvient à capter, allez, à piquer une certaine curiosité... On sent, malgré tout ce petit fatras "d'amour éternel si exceptionnel" balancé au fil des pages, que le type est prêt, littéralement, à toucher le fond du fond pour comprendre à quel moment cet amour a dérivé, s'est abîmé (sur terre et en mer). Ça ne casse pas trois pattes à un flamand rose mais il y tout de même un certain souffle dans ce roman qu'on lit avec la même facilité que l'on éprouverait à jongler avec une seule balle. Non, ce n'est pas captivant, juste entrainant comme un petit courant marin. Un roman de plage, quoi. Bio.

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